Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 14)

En consacrant, le premier, un ouvrage complet à l’étude des idées et des ouvrages de l’abbé de Saint-Pierre, Gustave de Molinari a voulu contribuer à sa manière au développement des idées pacifiques en Belgique et en France, mais aussi expliquer ses désaccords de principes avec la frange humanitaire et idéaliste des soldats de la paix. — Envoyé en Suisse comme délégué de l’Association belge pour la réforme douanière, il découvre en cette même année un pays « affligé de la double plaie du gouvernement à bon marché et de la liberté commerciale ».

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 13)

Au milieu de l’agitation pour le libre-échange en Belgique, Gustave de Molinari découvre, à partir de 1857, le mouvement réformateur russe, énergique et plein de promesses. C’est le début d’une affection particulière qui aura un grand retentissement dans son œuvre, et qui le conduira, en 1860 et 1865, à entreprendre le voyage vers Moscou et Saint-Pétersbourg. — L’année 1857 voit aussi la fondation à Bruxelles d’un journal innovant, La Bourse du travail, et la défense de la liberté radicale se poursuivre dans l’Économiste Belge et dans les meetings de l’Association belge pour la réforme douanière.

F. Passy et G. de Molinari – De l’enseignement obligatoire

En ce début de XXIe siècle, la question de l’éducation reste pour les Français l’une des préoccupations majeures. Les constats divergent autant que les solutions et pourtant chacun s’accorde à reconnaître l’urgence de définir un nouveau cap pour l’éducation des jeunes générations. Quoi de plus utile, ainsi, que de découvrir l’opinion tranchée et pourtant vigoureusement argumentée de deux des plus grands économistes français de la deuxième moitié du XIXe siècle : Frédéric Passy, professeur d’économie politique à Montpellier, membre de l’Académie, et surtout premier Prix Nobel de la Paix de l’histoire (1901) ; et Gustave de Molinari, rédacteur en chef du très influent Journal des Économistes et professeur d’économie politique à Bruxelles, dans sa Belgique natale. La question au cœur du débat entre les deux économistes fut la suivante : l’État doit-il avoir un rôle minimal dans l’éducation (Molinari), consistant à obliger les familles à mettre leurs enfants à l’école, ou doit-il n’en avoir rigoureusement aucun (Passy) ? Quel que soit le mérite de l’une ou de l’autre position, ce débat animé, cette « lutte persévérante entre deux frères d’armes » comme la qualifiera Passy, aura poussé les défenseurs de la liberté à approfondir leur conception de l’éducation nationale.

Paul Leroy-Beaulieu, contre les multiples avatars de l’étatisme

Journaliste, économiste et un tant soit peu homme politique, Paul Leroy-Beaulieu est l’une des grandes figures du libéralisme français de la seconde moitié du XIXe siècle. Fondateur de l’Économiste français en 1873, il succède en 1880 à son beau-père, Michel Chevalier, à la chaire d’économie politique du Collège de France. Connu pour ses positions sur la colonisation, il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages, dont L’État moderne et ses fonctions (1889) et Le Collectivisme. Examen critique du nouveau socialisme (1884).

Éphémérides du Citoyen (1766, III)

Fondé en 1765, les Éphémérides du Citoyen servit de réceptacle et de caisse de résonance au groupe des physiocrates. On y vit paraître certaines de leurs productions les plus emblématiques, telles que le Despotisme de la Chine de François Quesnay ou le petit traité de la Formation et de la distribution des richesses, par Turgot. Chacun des auteurs de la physiocratie — citons encore Baudeau, Mirabeau, Le Trosne — y ayant abondamment écrit, c’est une ressource de premier choix pour comprendre le libéralisme à la fois radical et humaniste que ces auteurs ont porté. Ce volume continent le tome 3 de l’année 1766.

Paul Leroy-Beaulieu – L’État moderne et ses fonctions (1889)

Trop rares sont les livres où un penseur majeur du libéralisme se pose la question cardinale du libéralisme, à savoir la délimitation de la sphère de l’individu et de l’association libre d’un côté, et celle de l’État dans ses différentes manifestations de l’autre. Cette étude si importante, Paul Leroy-Beaulieu, à l’âge de la maturité, l’a accomplie en 1889. Avec une rigueur de principes qui n’exclut pas un certain pragmatisme, il étudie l’intervention de l’État dans un grand nombre de domaines. Ayant démystifié cette entité prodigieuse dont certains ont fait un Dieu après avoir chassé tous les autres, il montre le peu qu’on doit en attendre, et le secours beaucoup plus utile et plus précieux, en comparaison, de l’initiative individuelle et de l’association volontaire. On peut considérer ce livre comme l’un des meilleurs de toute la tradition libérale française.

Une lettre inédite de Frédéric Bastiat (sur la liberté en France)

« ... J’ai reçu avec reconnaissance votre dernière brochure : La liberté aux États-Unis. À peine en ai-je lu les premières pages qui m’annoncent tout ce qu’il faut attendre du reste. Vous avez bien touché l’endroit sensible. Notre pauvre pays n’aime de la liberté que le mot. Et encore, il commence à prendre le nom même en dégoût. Dans notre assemblée, il n’est pas prudent de le prononcer. M. Dupin pourrait bien venir infliger une sévère correction.... »

Paul Leroy-Beaulieu – Le collectivisme (première édition)

En 1884, au lendemain de la mort de Karl Marx, il faut être doué d’une certaine sagacité pour apercevoir à quoi ressemblera la société collectiviste, car les théoriciens du socialisme prétendument scientifique n’ont été que médiocrement précis à cet égard. Après une critique virulente de la société dite « capitalistique », ils laissent entrevoir à leurs adeptes un paradis d’abondance, de liberté et de paix, avec une assurance qui en impose et séduit les niais. Or, jugé avec les outils de la science, le système collectiviste s’évanouit en fumée, car il ne repose que sur des chimères. En pratique, conclut Paul Leroy-Beaulieu dans son livre prophétique, le collectivisme doit aboutir à la misère généralisée, car il supprime la « boussole » du prix et jette la production dans le chaos. Pour s’établir et se maintenir, il doit aboutir à la suppression de toutes les libertés humaines.

Série de vidéos thématiques

Les grands libéraux français du passé ont étudié toutes les questions qui aujourd'hui font l'actualité. Dans une première série de vidéos thématiques, retour sur quelques-uns de ces thèmes : la Russie, l'antisémitisme, le racisme, la guerre, la religion, le libre-échange, etc. Ce récit thématique est l'occasion de présenter les idées et les livres du libéralisme français, trop méconnus malgré leur vrai mérite.

Benjamin Constant – De l’esprit de conquête et de l’usurpation

Écrit de circonstance, protestation contre l’Empire de Napoléon et ses dérives autoritaires et bellicistes, ce petit livre de Benjamin Constant possède aussi une portée théorique et rhétorique générale. D’abord, l’auteur a puisé, pour l’écrire, dans ses Principes de politique, dont il offre une sorte de quintessence. Mais surtout, Constant rétablit ici face à Napoléon, usurpateur et guerrier, les vrais principes d’une société libre et prospère : la paix, la liberté humaine, la décentralisation, la stabilité des institutions, la réforme progressive.

Éphémérides du Citoyen (1766, II)

Fondé en 1765, les Éphémérides du Citoyen servit de réceptacle et de caisse de résonance au groupe des physiocrates. On y vit paraître certaines de leurs productions les plus emblématiques, telles que le Despotisme de la Chine de François Quesnay ou le petit traité de la Formation et de la distribution des richesses, par Turgot. Chacun des auteurs de la physiocratie — citons encore Baudeau, Mirabeau, Le Trosne — y ayant abondamment écrit, c’est une ressource de premier choix pour comprendre le libéralisme à la fois radical et humaniste que ces auteurs ont porté.

L’ordre naturel et essentiel des sociétés politiques

Publié en 1767, l’Ordre naturel et essentiel des sociétés politiques connut un succès retentissant, et aujourd’hui il peut être tenu pour l’un des ouvrages les plus importants du mouvement physiocratique. L’ultra-monarchisme de ces auteurs, et la doctrine économique auxquels ils ont été associés, sur la productivité respective de l’agriculture et de l’industrie, y sont bien expliqués. Mais fondamentalement, dit Lemercier de la Rivière, l’ordre naturel et essentiel des sociétés politiques se fonde sur la liberté et sur la propriété : et ce programme-là, de liberté du travail, de libre-échange intégral, de laissez-faire, de paix, peut bien mieux résonner. Il fait aussi le mérite de ce livre.

Gustave de Molinari – Lettres sur la Russie (2ème édition – 1877)

Dix-sept ans plus tard, en préparant la seconde édition de son livre, l’auteur était revenu de son premier accès d’enthousiasme. Dès lors, certains passages furent retranchés. La présentation de la Russie comme « le paradis des économistes », où les élites connaissaient et appréciaient les œuvres de F. Bastiat, était peut-être jugée inconvenante. Certaines saillies audacieuses, sur la confraternité libérale ou la privatisation des fleuves, profitèrent aussi du toilettage de rigueur pour disparaître discrètement. En annexe, en lieu et place du compte-rendu du banquet offert à l’auteur, figurait désormais une petite étude sur l’abolition du servage, dont la concrétisation avait eu lieu entre temps.

Gustave de Molinari – Au Canada et aux montagnes rocheuses. En Russie. En Corse. À l’Exposition universelle d’Anvers

Dans cet énième livre de voyages, Gustave de Molinari nous emmène sur les terres anciennement françaises du Canada ; il nous fait assister aux efforts de russification à Kiev et jusqu’en Finlande ; il s’embarque pour une escapade en Corse, où la politique, la police et les mœurs domestiques sont au menu ; enfin il découvre, moyennement édifié, la représentation des Congolais à l’Exposition universelle d’Anvers. Ce curieux assemblage géographique nous présente aussi un mélange surprenant de réalités antiques et de maux qui ne sont encore que trop d’aujourd’hui.

Joseph Garnier – Richard Cobden, les ligueurs et la Ligue

Au milieu des années 1840, le camp des économistes libéraux français découvre avec enthousiasme la grande agitation menée en Angleterre par la Ligue contre les lois-céréales (Anti-corn law league) de Richard Cobden. Dans des meetings, dans des brochures et dans la presse, elle accomplit une révolution : l’Angleterre se convertit au libre-échange et les intérêts protectionnistes sont forcés d’accepter une réforme radicale. Pour Joseph Garnier, de même que pour Frédéric Bastiat, Cobden et la Ligue sont des exemples à reproduire en France. La défense économique et morale du libre-échange devient alors une priorité.

Début de la réédition des Éphémérides du Citoyen

Fondé en 1765, les Éphémérides du Citoyen servit de réceptacle et de caisse de résonance au groupe des physiocrates. On y vit paraître certaines de leurs productions les plus emblématiques, telles que le Despotisme de la Chine de François Quesnay ou le petit traité de la Formation et de la distribution des richesses, par Turgot. Chacun des auteurs de la physiocratie — citons encore Baudeau, Mirabeau, Le Trosne — y ayant abondamment écrit, c’est une ressource de premier choix pour comprendre le libéralisme à la fois radical et humaniste que ces auteurs ont porté.

Ernest Cartier – Léonce de Lavergne

Léonce de Lavergne (1809-1880) n’a pas laissé dans l’histoire du libéralisme une trace à la mesure de son talent. Après une première gloire littéraire et l’amitié conquise d’hommes comme Chateaubriand ou Mérimée, il entra dans la politique avec l’espoir de contribuer au mouvement des réformes. Mais la révolution en 1848, le coup d’État en 1851, la suppression de son enseignement en 1852, le rejetèrent inlassablement dans la vie privée. Il devint alors agronome et agriculteur, et apporta dans l’économie politique une expérience et une compétence rares, qu’on décèle dans ses ouvrages ou dans ses articles de la Revue des Deux Mondes ou du Journal des économistes. Dans cette courte étude, Ernest Cartier raconte les étapes de la carrière de Lavergne, et examine ses principales productions intellectuelles, dont il donne le résumé en un mot : la liberté. Car Lavergne était avant tout, dit-il, un libéral.

Jean-Gustave Courcelle-Seneuil – Le crédit et la banque

Jean-Gustave Courcelle-Seneuil est resté célèbre pour sa défense théorique de la liberté des banques, notamment dans La Banque Libre (1867). Dans la petite brochure ici rééditée, et qui date de 1840, on retrouve à l’évidence des thèmes communs : l’utilité du crédit et du banquier ; les mérites de la liberté des banques en Écosse et aux États-Unis ; l’infériorité relative et l’injustice du régime du privilège couramment établi en France. Mais comme conclusion pratique, la liberté n’y est demandée qu’avec des ménagements, comme une concession. Le mûrissement et l’approfondissement allaient conduire l’auteur à une plus grande radicalité.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 12)

De tous les thèmes agités en 1856 par Gustave de Molinari à la tête de l’Économiste Belge, celui de la paix et de la guerre présente un intérêt particulier. Car ce n’est pas une opposition, c’est une tension constante qui existe cette année-là entre ces deux notions. D’un côté l’auteur continue à défendre la paix par le libre-échange, à rechercher des améliorations au droit des gens, comme aussi à s’opposer aux manifestations du militarisme : conscription, fortifications, gros budgets. Mais d’un autre côté, il défend un droit d’intervention mesuré, et pousse à la conquête de la Chine, donnant à son œuvre une unité mois facile à apercevoir.

Gustave de Molinari – L’Irlande, le Canada, Jersey

Loin de l’image de théoricien de cabinet qui lui est restée, Gustave de Molinari a nourri son libéralisme radical par de très nombreux voyages, effectués aux quatre coins du monde. Au-delà des aventures et des découvertes, c’est l’occasion pour lui de se confronter au devenir pratique de grandes idées qu’il travaille : en Irlande, c’est la propriété privée, attaquée par les mœurs et les lois ; au Canada et aux États-Unis, c’est le protectionnisme et ses effets ; enfin l’île de Jersey offre au voyageur le tableau en petit, dans des couleurs authentiques, d’une société et d’une économie libérales. Ce qu’il en ressort ? C’est que les diverses sociétés du monde ont beaucoup à apprendre à l’intellectuel qui entend les guérir de leurs maux.