Premier mémoire sur les corporations et la liberté du travail, adressé à la Chambre de commerce de Lyon
Dans son premier mémoire sur les corporations de métiers, Gournay signale les abus sans nombre de ces institutions ultra-réglementaires. Il accuse leurs règlements de ralentir le progrès par la fixation des méthodes de travail, de proscrire l'ouvrier pauvre par des frais sans cesse plus élevés, ou encore de produire des conflits incessants entre les artisans d'une même matière, qui plaident pour s'exclure mutuellement et exercer plus sûrement leur monopole. Radical dans sa critique et son opposition aux corps de métiers, Gournay appelle de ses vœux — et prépare, par son argumentaire — l'avènement de la liberté du travail la plus complète possible.