Les lois prohibitives de la chasse

La discussion sur la liberté de la chasse donne lieu, en 1864, à une grande diversité d’opinion à la Société d’économie politique. Si pour les uns, le droit de propriété sur un bois ou une forêt emporte le droit de chasse sur les animaux qui s’y trouvent, d’autres critiquent cette idée comme peu satisfaisante au point de vue du droit, voire repoussent la chasse elle-même comme une pratique barbare.

L’écologie dans la tradition libérale française

Les grands auteurs qui ont fondé en France la doctrine du libéralisme étaient en grande majorité des ruraux, attentifs à la nature. Dans le domaine des idées, ils ont traité (parfois en vrais pionniers) de thèmes authentiquement écologistes, mettant en avant des convictions étonnantes, et aboutissant à revendiquer, par exemple chez Paul Leroy-Beaulieu, au XIXe siècle, un rôle de protection par l'État des ressources et des richesses du territoire de la France.

De l’influence des climats et des lieux sur les faits économiques

Quoique l’économie politique s’attache à reconnaître les grandes lois du travail, de l’échange ou du gouvernement, le climat n’est pas sans influence sur leur application pratique, et à cet égard il mérite, souligne Henri Baudrillart en 1856, une analyse sérieuse. — Aux premiers temps, explique-t-il ainsi, les caractéristiques climatiques de chaque population agissent comme un aiguillon plus ou moins fort de développement. Ensuite, le climat n’oppose qu’une influence décroissante : les difficultés sont vaincues, les barrières s’aplanissent, et la nature elle-même semble sans cesse vaincue. C’est le règne de l’industrie, que l’auteur présente comme l’ère présente.

Le reboisement et la trufficulture

Sujet inlassablement traité par les économistes libéraux du XIXe siècle, la déforestation de la France fait très tôt l’objet de mesures législatives et de règlements d’autorité. Dans cet article du Journal des économistes de juin 1875, Joseph Clément rend compte d’une méthode inusitée et pourtant profitable de reboiser la France sans recourir à l’autorité, mais par la seule force de l’intérêt personnel des propriétaires : il s’agit de planter des chênes truffiers, dont la rentabilité est rapide et sûre.

De la protection des richesses naturelles (1869)

Dans cet article du Journal des économistes, Clémence Royer examine si l’épuisement possible des ressources naturelles par l’industrie privée n’est pas une raison de s’écarter, en cela, de la règle générale du laissez faire, laissez passer, adoptée par les économistes. Elle trace, de la disponibilité du charbon ou du pétrole américain nouvellement découvert, un tableau qui l’incite à demander une intervention publique à des fins de protection.

Le libéralisme français et l’écologie

Les grands auteurs qui ont fondé en France la doctrine du libéralisme économique se sont presque unanimement prononcés pour une protection de l’environnement par l’État. Dès lors, ceux qui, au nom de ce même libéralisme, négligent aujourd’hui ce que d’autres appellent un devoir, individuel et collectif, de protection de l’environnement, ceux là contredisent directement les plus grands représentants de cette école de pensée, quoique probablement sans le savoir ni s’en douter.