Louis-Paul Abeille, physiocrate du XVIIIe siècle

« Dans l’ambition de saisir la portée de la contribution libérale des physiocrates, la synthèse des différentes sensibilités du courant est impossible à mener et n’aboutit qu’à des déceptions et à des erreurs. L’étude de l’œuvre seule de François Quesnay nous dessert plus encore, en prêtant à des confusions déplorables : car son libéralisme — quand libéralisme il y avait — ne reposait pas sur les mêmes fondements, et il n’aboutissait pas aux mêmes prescriptions que chez d’autres auteurs plus vigoureux, mais moins célèbres, comme Abeille. »

Qui étaient vraiment les Physiocrates?

La physiocratie est connue pour être la première école de pensée économique de l’histoire. Les doctrines et le tempérament vrai de cette poignée d’auteurs sont toutefois difficiles à dévoiler, et restent prisonniers de mythes, propagés par les livres d’histoire. Leur libéralisme n’est pourtant éclatant et porteur de sens, que compris dans ses nuances.

Écrits physiocratiques de Louis-Paul Abeille

L’Institut Coppet publie la première édition des Écrits physiocratiques de Louis-Paul Abeille (1719-1807). Au sein du courant physiocratique, cet économiste développa une doctrine propre, fondée sur le laisser-faire et le laisser-passer, sur l’intérêt personnel, sur la propriété privée, et sur cette liberté du commerce qu’il voulait toujours pleine et entière, c’est-à-dire illimitée.
article placeholder

Le caractère incomplet de la liberté commerciale en Angleterre

Les aménagements prévus par l’Édit de 1763, en faveur d’une plus grande liberté du commerce, sont conçus comme insuffisants par plusieurs Physiocrates, comme Louis-Paul Abeille, dans cette brochure de 1764. Il y montre que l’exemple anglais n’en est pas un, que le commerce n’y est qu’à moitié libre, et qu’en France comme en Angleterre la solution se trouve dans une liberté totale, tant pour l’importation que pour l’exportation.
article placeholder

Le dirigisme démontré impossible. Mises et ses précurseurs français

Sur la question de l’impossibilité du dirigisme, le nom de Ludwig von Mises doit rester éternel. Il lui faudrait toutefois partager cette gloire avec un petit groupe d’audacieux penseurs français, les Physiocrates. Car c’est en France, dans l’agitation autour de la question — vitale au premier degré — de la liberté du commerce du blé, que les premiers arguments sur l’impossibilité du dirigisme s’étaient fait jour.