Retour en images sur l’exposition libérale organisée en Normandie

À l’occasion des Journées européennes du Patrimoine (15-16 septembre), l’Institut Coppet et le château de Pinterville (Eure) ont proposé à plus de 500 visiteurs une exposition tout à fait inédite sur les économistes libéraux normands, ainsi qu’une conférence de Benoît Malbranque, président de l’Institut Coppet, sur ce même thème.

Le château de Pinterville, situé à une quarantaine de kilomètres au sud de Rouen, fut construit et habité par Pierre de Boisguilbert (1646-1714), pionnier du « laissez faire » et fondateur de la tradition libérale française en économie. C’était donc le lieu idéal pour évoquer, à travers une série de panneaux, la vie et les œuvres de ces grandes figures libérales normandes comme Boisguilbert, Oresme, Saint-Pierre, auxquelles on peut encore ajouter Turgot ou Paul Leroy-Beaulieu.

Dans sa conférence du samedi après-midi, Benoît Malbranque a d’abord présenté quelques grandes figures de la pensée économique en Normandie entre le XIVe et le XVIIIe siècle. Nicole Oresme (1320-1382), l’auteur du « Traicté de l’invention des monnoies », le premier livre strictement économique de l’histoire. Antoine de Montchrétien (1575-1621), l’inventeur de l’expression « économie politique », qui fut l’ancien nom de la science économique jusqu’à la toute fin du XIXe siècle. Pierre de Boisguilbert (1646-1714), le premier à théoriser le « laisser faire » qui sera le credo de l’école libérale française. Enfin Turgot (1727-1781), ministre réformateur et théoricien hors pair, qui est avec Boisguilbert l’un des principaux précurseurs d’Adam Smith.

Il s’est ensuite penché particulièrement sur l’abbé de Saint-Pierre (1658-1743), homme de projets et de réformes, défenseur de la paix et précurseur des institutions européennes. Il a présenté les origines de ce philosophe touche-à-tout, né à Saint-Pierre Église, et qui a fait ses études chez les jésuites à Caen et à Rouen. Ses grandes œuvres sont ensuite présentées et analysées : son projet de réforme fiscale (Projet de taille tarifée), sa réforme de la monarchie (Polysynodie, littéralement « pluralité des conseils »), et surtout sa proposition d’institution européenne garantissant la paix (Projet de paix perpétuelle). Dans ce dernier domaine, en particulier, l’abbé de Saint-Pierre s’est montré un formidable précurseur. Dès 1713, il conçoit le projet d’une union européenne, avec parlement, armée commune et même banque centrale, dont la vocation serait, par l’arbitrage et ce fédéralisme nouveau, d’éviter tout conflit armé et de garantir le libre commerce.

L’enregistrement audio de cette conférence (mp3, 40Mo, 45 minutes) est disponible ici.

Grâce à cette initiative, le château de Pinterville et l’Institut Coppet ont offert une expérience unique aux visiteurs : celle d’un tourisme culturel libéral, mettant à l’honneur, comme c’est très rarement le cas en France, plusieurs grands héros de la liberté.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.