La modestie du laissez-faire

La promotion d’un ordre naturel et de la non-intervention de l’autorité dans le fonctionnement des institutions sociales et économiques provient de la reconnaissance de la limite de notre raison et de l’incapacité qui est la nôtre de comprendre les phénomènes complexes de la coopération sociale et d’agir sur eux de manière à obtenir des résultats en phase avec nos intentions.

L’abbé de Saint-Pierre, lecteur de Sully

Dans son fameux Projet de paix perpétuelle (1713, 1717), l'abbé de Saint-Pierre soutient, citations à l’appui, que Sully et Henri IV avaient eu en leur temps le même projet que lui : former une alliance des États européens qui se garantiraient les uns les autres la possession tranquille de leur territoire respectif, afin de mettre fin à toute guerre offensive.

L’écologie dans la tradition libérale française

Les grands auteurs qui ont fondé en France la doctrine du libéralisme étaient en grande majorité des ruraux, attentifs à la nature. Dans le domaine des idées, ils ont traité (parfois en vrais pionniers) de thèmes authentiquement écologistes, mettant en avant des convictions étonnantes, et aboutissant à revendiquer, par exemple chez Paul Leroy-Beaulieu, au XIXe siècle, un rôle de protection par l'État des ressources et des richesses du territoire de la France.

La Normandie, vivier du libéralisme français — Turgot, Tocqueville, et bien d’autres

La Normandie peut s'enorgueillir d'avoir été à l'origine de quelques-uns des plus grands noms du libéralisme français. Pierre de Boisguilbert, l'abbé de Saint-Pierre, Turgot, Dupont de Nemours, Alexis de Tocqueville, Frédéric Passy ou Paul Leroy-Beaulieu partagent de mêmes origines, que Benoît Malbranque, chercheur à l'Institut Coppet, dévoile et investigue dans cette nouvelle vidéo.

Boisguilbert, premier théoricien du laissez-faire

Personnage haut en couleur, Pierre de Boisguilbert (1646-1714) s’est opposé à la politique mercantiliste et réglementaire héritée de Colbert, et dans plusieurs ouvrages aujourd’hui méconnus, il en prit le contrepied en développant une théorie du laissez-faire, où la puissance publique n’est plus agissante, mais laisse les hommes rechercher leur intérêt.

Les premières propositions de réforme de Boisguilbert

Dans cette lettre, Boisguilbert se présente au contrôleur général comme un donneur d’avis ayant, contrairement aux autres, l’avantage de connaître les faits, doté qu’il est d’un bagage de connaissances pratiques « acquises par quinze années de forte application au commerce et au labourage ». Il explique ensuite dans les grandes lignes ses idées économiques : si le peuple est misérable, c’est qu’il souffre de l’incohérence de la fiscalité et des entraves à la liberté du commerce ;  il convient donc d’établir la liberté des chemins et de réformer l’assiette de l’impôt.

Les origines chinoises du libéralisme

À l'aube du siècle des Lumières, le modèle chinois, porté par les missionnaires jésuites, s'est imposé en Europe. Pour Pierre Bayle ou Voltaire, la Chine devient un modèle de tolérance, et pour Boisguilbert, le marquis d'Argenson, les physiocrates et Turgot, cette nation illustre la mise en pratique de l'économie politique du laissez-faire, qu'ils développent parallèlement. Retour, avec ce livre, sur une influence majeure, réexaminée avec soin.
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Le dangereux parti de la pitié et des bonnes intentions

Dans cette lettre de novembre 1704, que Boisguilbert envoie à Nicolas Desmarets, conseiller du Contrôleur général Chamillart, il insiste sur le danger que le parti de l’amour ou de la pitié du pauvre, celui des bonnes intentions, fait courir à la prospérité publique. C’est le procès de la démagogie et des bons sentiments aveugles, dressé par un penseur conscient de la force des lois économiques.

Retour en images sur l’exposition libérale organisée en Normandie

À l’occasion des Journées européennes du Patrimoine (15-16 septembre), l’Institut Coppet et le château de Pinterville (Eure) ont proposé à plus de 500 visiteurs une exposition tout à fait inédite sur les économistes libéraux normands, ainsi qu’une conférence de Benoît Malbranque, président de l’Institut Coppet, sur ce même thème.