Gustave de Beaumont – Marie ou l’esclavage aux États-Unis

En 1831, Beaumont et Tocqueville avaient découvert l’Amérique, et après avoir d’abord imaginé d’écrire ensemble un grand livre, ils se partagèrent cette tâche, car Beaumont avait été saisi par une question qu’il n’était plus libre d’abandonner. Au-delà même de la plaie de l’esclavage, s’était présentée à lui l’absurdité de la ségrégation raciale et l’injustice du sort des indigènes. L’homme de sentiment qui, peut-être, chez lui, dominait l’être de raison, en revint bouleversé ; son sens de la justice était pour toujours heurté, et il se dégoûta à jamais de l’Amérique. Afin de sensibiliser l’opinion publique, il se décida à écrire un roman, Marie, qui présenterait le tableau de ces injustices américaines. Si ce livre n’est pas passé à la postérité comme un chef-d’œuvre de notre langue, à côté des classiques de la littérature, il a pour le recommander d’être le premier consacré aux persécutions contre les esclaves émancipés, et l’un des plus criants manifestes en faveur de l’émancipation humaine, de même qu’un cri d’humanisme qu’on peut encore entendre aujourd’hui.

Volney – Tableau du climat et du sol des États-Unis d’Amérique

En 1795 l’idéologue Volney s’embarquait au Havre avec des convictions claires, partant « chez un peuple libre, voir si un ami sincère de cette liberté profanée trouverait pour sa vieillesse un asile de paix dont l’Europe ne lui offrait plus l’espérance. » Trois ans de séjour aux États-Unis devaient toutefois renverser cet enthousiasme. Trente ans avant Tocqueville, il conçut l’ambition de faire de cette nation américaine tant vantée l’objet d’un examen impartial. Malheureusement sa santé ne lui permit pas de publier davantage qu’une première partie, consacrée principalement à la géographie et à la géologie des États-Unis, où des notes et quelques traits épars nous font seuls entrevoir toute sa pensée. — Dans l’introduction à cette nouvelle édition, Benoît Malbranque mobilise le manuscrit de la relation de voyage de Volney, conservé dans les archives familiales, pour éclairer l’expérience américaine, amère et instructive, de l’un des plus attachants représentants du mouvement des Idéologues.

La Russie et les États-Unis au point de vue économique

En 1854, Gustave de Beaumont a perdu la passion de l’écriture, et ses années de voyages et de complicité avec Tocqueville, qui furent pour lui fructueuses, sont désormais derrière lui. Pour la Revue des Deux Mondes, il livre toutefois un article comparant la situation de la Russie et des États-Unis. Les deux nations sont entreprenantes, conquérantes même. Leur principe d’action, toutefois, est précisément opposé : si les Américains s’accroissent, fondent des villes, défrichent des terres sous l’impulsion de la liberté et de l’initiative individuelle, tout se fait en Russie au rythme de la machine bureaucratique. Cette société figée et silencieuse n’est pas plaisante à observer, juge Beaumont, et le développement de son influence en Europe est même une source de crainte.

Pourquoi les libéraux français n’ont-ils pas aimé les États-Unis ?

Traditionnellement vantés comme des modèles de libéralisme, l’Amérique et les Américains ont surtout été traités élogieusement par les libéraux qui n’en avaient qu’une connaissance de seconde main. Ceux qui, à différentes époques, ont voyagé aux États-Unis — Volney en 1795-1798, Beaumont et Tocqueville en 1831-1832, Molinari en 1876 — sont revenus désabusés. Malgré des occasions innombrables et faciles, Dupont (de Nemours) reste le seul à s’y être installé durablement.

Réponse à la lettre d’un Américain sur l’esclavage des nègres (10 octobre 1766)

Dès avant son ralliement à l’école de François Quesnay, l’abbé Baudeau fait état, dans les premiers numéros des Éphémérides du Citoyen qu’il a fondées, d’une vive opposition à l’esclavage des noirs. Dans trois articles consécutifs, il s’explique sur cette conviction qu’il a déjà exprimée à plusieurs reprises, et qu’un lecteur américain lui reproche dans une lettre qu’il reproduit, et qui contient une apologie de l’esclavage. Lui est peu touché par ces raisons ; elles n’ont pas même effleuré sa conviction, dit-il : il continue à regarder l’esclavage comme une violation terrible des premières notions du droit et de la justice. Il plaide par conséquent avec chaleur et à grand renfort de raisonnements, contre cette institution honteuse, que flétriront aussi bientôt, avec lui, ses collègues physiocrates.

Réponse à la lettre d’un Américain sur l’esclavage des nègres (6 octobre 1766)

Dès avant son ralliement à l’école de François Quesnay, l’abbé Baudeau fait état, dans les premiers numéros des Éphémérides du Citoyen qu’il a fondées, d’une vive opposition à l’esclavage des noirs. Dans trois articles consécutifs, il s’explique sur cette conviction qu’il a déjà exprimée à plusieurs reprises, et qu’un lecteur américain lui reproche dans une lettre qu’il reproduit, et qui contient une apologie de l’esclavage. Lui est peu touché par ces raisons ; elles n’ont pas même effleuré sa conviction, dit-il : il continue à regarder l’esclavage comme une violation terrible des premières notions du droit et de la justice. Il plaide par conséquent avec chaleur et à grand renfort de raisonnements, contre cette institution honteuse, que flétriront aussi bientôt, avec lui, ses collègues physiocrates.

Réponse à la lettre d’un Américain sur l’esclavage des nègres (3 octobre 1766)

Dès avant son ralliement à l’école de François Quesnay, l’abbé Baudeau fait état, dans les premiers numéros des Éphémérides du Citoyen qu’il a fondées, d’une vive opposition à l’esclavage des noirs. Dans trois articles consécutifs, il s’explique sur cette conviction qu’il a déjà exprimée à plusieurs reprises, et qu’un lecteur américain lui reproche dans une lettre qu’il reproduit, et qui contient une apologie de l’esclavage. Lui est peu touché par ces raisons ; elles n’ont pas même effleuré sa conviction, dit-il : il continue à regarder l’esclavage comme une violation terrible des premières notions du droit et de la justice. Il plaide par conséquent avec chaleur et à grand renfort de raisonnements, contre cette institution honteuse, que flétriront aussi bientôt, avec lui, ses collègues physiocrates.

Explication sur l’esclavage des nègres (29 septembre 1766)

Dès avant son ralliement à l’école de François Quesnay, l’abbé Baudeau fait état, dans les premiers numéros des Éphémérides du Citoyen qu’il a fondées, d’une vive opposition à l’esclavage des noirs. Dans trois articles consécutifs, il s’explique sur cette conviction qu’il a déjà exprimée à plusieurs reprises, et qu’un lecteur américain lui reproche dans une lettre qu’il reproduit, et qui contient une apologie de l’esclavage. Lui est peu touché par ces raisons ; elles n’ont pas même effleuré sa conviction, dit-il : il continue à regarder l’esclavage comme une violation terrible des premières notions du droit et de la justice. Il plaide par conséquent avec chaleur et à grand renfort de raisonnements, contre cette institution honteuse, que flétriront aussi bientôt, avec lui, ses collègues physiocrates.

Réflexions politiques sur la guerre actuelle de l’Angleterre avec ses colonies et sur l’état de la Russie

En janvier 1777, dans cette brochure oubliée, le physiocrate Le Trosne commente avec enthousiasme les développements de l’indépendance des nouveaux États-Unis d’Amérique. Il prédit, à cette nation qui se donne des lois principalement fondées sur les bons principes, une prospérité et une force croissante, qui éblouiront le monde. Dans la seconde partie de son écrit, Le Trosne considère l’état de la Russie, autre nation qui surprend, en ce XVIIIe siècle : cet immense empire, conduit par des souverains éclairés, marche aussi vers la grandeur et la prospérité.

Les Gaulois étaient-ils libéraux ?

Pour se faire une idée complète et juste de la trajectoire du libéralisme en France, il est impossible de prendre l’époque de tel ou tel penseur comme une table rase. Puisque les idées ont une filiation, il n’est pas inutile de pousser la curiosité au plus loin, et de se demander si les Gaulois, anciens habitants de ce qui est devenu la France, ont légué à leurs successeurs un héritage d’indépendance, d’individualité et de progressisme, ou ou tout à l’inverse, de fanatisme, de violence et de rapine.

Une lettre inédite sur la question du droit de vote des noirs affranchis

« Exclure les nègres, parce qu’ils ne sont pas blancs, et cependant les compter dans la population électorale, c’est, ce me semble, recréer une aristocratie qui sera presqu’aussi insolente et aussi dangereuse que celle que vous avez détruite. Pour une démocratie telle que la vôtre, pour un peuple à qui l’avenir du monde appartient, il me paraît peu sage de laisser subsister de pareils ferments d’inégalité et de discorde. »

L’Église et l’État en Amérique

Grand partisan des États-Unis, Édouard Laboulaye explique dans cet article de 1873 les succès qu’y a rencontré la séparation des Églises et de l’État. Tandis qu’en Europe des religieux conservateurs cherchent à refonder leur domination, aux États-Unis d’innombrables confessions vivent en harmonie sous une loi commune de liberté et de responsabilité, et se financent directement auprès de leurs fidèles.

La constitution américaine et ses amendements, par Joseph Chailley

En 1889, Joseph Chailley-Bert expose les grands principes de la constitution fédérale américaine, en ouverture d’une traduction de son texte et des amendements apportés. Cette constitution tant vantée n’est pas sans mérite, mais sa portée et son efficacité historique pour produire de la concorde et du progrès ne doivent pas être surestimées. Les peuples doivent à eux-mêmes, à leurs mœurs, la plus grande partie des succès qu’ils obtiennent, juge-t-il ; les institutions sont un cadre qu’on arrange, qu’on retravaille, et qui est toujours sous la dépendance de l’opinion publique.

Lettre au docteur Price sur les constitutions américaines

« Il est impossible de ne pas faire des vœux pour que ce peuple [le peuple américain] parvienne à toute la prospérité dont il est susceptible. Il est l’espérance du genre humain. Il peut en devenir le modèle. Il doit prouver au monde, par le fait, que les hommes peuvent être libres et tranquilles, et peuvent se passer des chaînes de toute espèce que les tyrans et les charlatans de toute robe ont prétendu leur imposer sous le prétexte du bien public. Il doit donner l'exemple de la liberté politique, de la liberté religieuse, de la liberté du commerce et de l'industrie. L'asile qu'il ouvre à tous les opprimés de toutes les nations, doit consoler la terre. La facilité d'en profiter pour se dérober aux suites d'un mauvais gouvernement, forcera les gouvernements européens d'être justes et de s'éclairer ; le reste du monde ouvrira peu à peu les yeux sur le néant des illusions dont les politiques se sont bercés. »

L’immigration — La question des Chinois en Californie, des Juifs en Roumanie, etc.

En 1880, quand on met au débat à Société d’économie politique la question générale de l’immigration, à travers quelques exemples fameux comme les Chinois en Californie, les discussions prennent un tour assez inédit. Chacune des grandes autorités du libéralisme économique présent ce jour développe une pensée autonome et en opposition radicale. Pour Joseph Garnier, par exemple, le mélange des races est un procédé naturel d’amélioration et la concurrence et la liberté du travail des principes supérieurs, qu’il convient de maintenir toujours, et ce malgré les pressions politiques. Pour Paul Leroy-Beaulieu, d’un autre côté, l’immigration introduit des risques majeurs, notamment de dénationalisation, qui militent en faveur de mesures restrictives. Entre les deux prennent place encore mille sensibilités, qui prouvent la fracture ancienne de cette famille de pensée sur une question d’application restée très actuelle.

La Guerre de Sécession et le modèle américain

De 1861 à 1865, la Guerre de Sécession a vu s’affronter le Nord et le Sud des États-Unis, et risqué de séparer en deux la grande puissance américaine. Deux ans plus tard, Michel Chevalier revient sur la portée des affrontements sur la base de documents nouveaux. Il raconte aussi les réalisations de l’initiative privée, à travers la Commission Sanitaire, dont la France, prisonnière de la centralisation et des règlements, devrait selon lui s’inspirer.

Le père de la prohibition

En 1894, les célébrations données en Angleterre et aux États-Unis pour le général Neal Dow, initiateur de la première loi de prohibition de l’alcool (dans l’État du Maine), soulèvent un enthousiasme qu’Yves Guyot est loin de partager. Pour lui, la prohibition est une atteinte à la liberté individuelle, à la liberté du travail et à la propriété ; elle fait de la morale d’autorité, et remplace la vertu par l’obéissance. C’est une loi paternaliste et tyrannique.

Chronique (Journal des économistes, 1888)

Chaque mois, entre  1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme, dans cette livraison de juin 1888, le protectionnisme aux États-Unis, le travail des femmes, la réforme du droit pénal, et bien d’autres sujets.

La politique douanière des États-Unis et la viticulture française

En 1894, après avoir jadis été un modèle et un exemple de protectionnisme, les États-Unis se préparent, sous la présidence Cleveland, à renouer avec une politique de libre-échange comme en Angleterre. Pour Léon Say, c’est l’occasion pour la France de suivre le mouvement. Il fait aussi mention de la question particulière des vins, dont les producteurs français espèrent un dégrèvement aux États-Unis, suivant la nouvelle politique américaine.

Questions de statistique à l’usage des voyageurs

Bien avant la mode des voyages d’agrément, plusieurs authentiques libéraux ont été des voyageurs éclairés. Quoique l’histoire d’un pays livre parfois à la postérité une image dans laquelle bientôt il ne se reconnaît plus, les aperçus sur les nations qu’ils ont visitées peuvent encore servir à notre instruction. Mais si Tocqueville ou Volney furent des voyageurs attentifs, ils le doivent à une méthode d’inspection très méticuleuse, dont on a trace, pour le premier, par la correspondance et le carnet de voyage, et dans le cas du second, par le texte publié ici, qui donne le plan de questions que le voyageur doit avoir à l’esprit s’il souhaite acquérir une compréhension rigoureuse du pays qui l’accueille.