Gustave de Molinari – Les bourses du travail

De sa jeunesse passée dans une cité industrielle de la Belgique, Gustave de Molinari a retenu les souffrances produites par les déséquilibres et les frictions du marché du travail. Ces observations pénibles lui inspirèrent l’idée des bourses du travail, qui est l’une de ses convictions les plus anciennes. Cinquante ans après ses premiers écrits sur le sujet, il présentait encore, dans ce livre complet sur la question, la raison d’être de ces institutions nouvelles, entièrement privées, qui éclaireraient et simplifieraient les transactions sur le marché du travail, comme les bourses internationales et le marché financier unifié avaient pu le faire pour le marché des capitaux.

Gustave de Molinari – Science et religion

Contrairement à nombre d’institutions du passé, qui ont perdu leur raison d’être avec le changement des conditions économiques et sociales de l’humanité, la religion demeure pour Gustave de Molinari une source d’utilités précieuses. L’opinion publique, explique-t-il, exerce bien un contrôle salutaire sur les idées et les actions, mais ses jugements sont souvent hâtifs et peu raisonnables. De même, le système judiciaire reste imparfait, et il ne réprime pas tous les comportements nuisibles. En vérité, seule la religion, avec son autorité omnisciente et ses récompenses ou châtiments à la fois éternels et inévitables, peut imposer le respect des principes fondamentaux de la morale.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 18)

Entré en communications avec la nouvelle génération d’intellectuels qui, en Russie aussi, a mis la liberté et les réformes administratives au programme, Gustave de Molinari se voit invité à y donner des conférences, et il parcourt le pays pendant une partie de l’année 1860. Tandis qu’il consigne ses impressions enthousiastes dans un livre, la situation politique dans le monde continue de se compliquer. Des guerres sont menées ou projetées avec des motivations plus ou moins bienveillantes, mais des résultats toujours aussi détestables.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 17)

Dans ce volume sont réunies les pièces du débat avec Frédéric Passy sur la légitimité d'une intervention de la loi pour obliger les parents à donner ou à faire donner à leurs enfants une instruction minimale. S'y joignent les autres productions de 1859, — année agitée, avec des transformations dans l'Économiste belge, une démission forcée de l'auteur à l’Institut supérieur de commerce d’Anvers, et une candidature avortée à la Chambre des représentants. Si ses idées demeurent les mêmes, le théâtre continue de changer.

Benjamin Constant – Commentaire sur l’ouvrage de Filangieri

Malgré un titre énigmatique, le Commentaire sur l’ouvrage de Filangieri est un classique hors pair du libéralisme. Relevant dans chaque chapitre une opinion maladroite de l’auteur italien, Benjamin Constant reconstruit par étapes, et dans un ordre simple, ce que doivent être les fondements d’une société libre et prospère. Des bornes constitutionnelles au protectionnisme économique, et des formes judiciaires à la concurrence dans l’éducation, il examine avec hauteur et talent des questions variées, avec une conclusion sans cesse la même, et qui est son credo : que la loi doit apprendre à se taire, et laisser faire.

Adam Smith – Abrégé de la Richesse des nations

Quoique la Richesse des Nations (1776) soit devenue un monument de la pensée économique mondiale, où figurent des idées cardinales de l’économie de marché comme la loi de l’offre et de la demande, la division du travail ou l’intérêt personnel, c’est aussi un ouvrage volumineux, où les fresques historiques abondent. Pour permettre la lecture de l’« économie politique » de Smith de manière aisée, à une époque où le suffrage universel a rendu nécessaire la popularisation de cette science, l’économiste Jean-Gustave Courcelle-Seneuil a conçu, en 1888, le projet de cet abrégé. On y trouve du maître écossais toutes les contributions qui ont immortalisés son nom, sans les appréciations qui, à un siècle, et aujourd’hui à deux siècles de distance, seraient superflues pour un lecteur seulement curieux de s’initier dans la prose du XVIIIe siècle, à l’un des auteurs et l’un des ouvrages les plus influents qui aient jamais paru.

Pierre Ronce – Frédéric Bastiat : sa vie, son œuvre

L’étude globale de Pierre Ronce, qui s’appuie sur des documents inédits, en grande partie perdus aujourd’hui, nous fait comprendre l’à-propos mais aussi les lignes directrices de l’œuvre géniale de Frédéric Bastiat, qui mérite davantage de frapper pour son homogénéité que pour son caractère éclectique. Au cours de sa carrière, Bastiat n’a qu’une opinion, et il est le même au pupitre de l’assemblée et dans son cabinet. Son ascension imprévue, qui lui fit quitter ses Landes chéries pour la capitale où il ne s’est jamais senti à l’aise, n’a pas non plus transformé son caractère ; et c’est le mérite encore de cet ouvrage, de nous représenter authentiquement Bastiat, cet homme musard, artiste, austère et en même temps enthousiaste, qui a donné naissance à un corpus qu’on peut appeler le summum du libéralisme.

Richard Cantillon – Essai sur la nature du commerce en général

L’Essai, dans son ensemble, peut être interprété comme étant l’une des premières tentatives de théorie générale de l’économie. Cantillon a soin de dégager ce qu’il convient d’appeler des « lois générales de l’économie », celles qui sont dans la nature des choses, et non dans les faits particuliers de tel ou tel pays. Dans cette recherche, il introduit également plusieurs concepts centraux pour la compréhension de l’économie, comme l’entrepreneur, acteur central d’une économie de marché, ou les « effets Cantillon », qui montrent pourquoi l’inflation provoque une redistribution injuste des richesses.

Eugène Richter – Où mène le socialisme ? Journal d’un ouvrier

Quelle sorte de société les théoriciens du socialisme feront-ils advenir ? Dans des livres de doctrine, Paul Leroy-Beaulieu, parmi d’autres, n’est pas dupe, et signale d’avance les pénuries, la tyrannie d’un parti et de ses fonctionnaires, et le repli de toutes les libertés humaines. Pour appuyer cette prise de conscience, avant l’avènement du socialisme qu’on dit prochaine, Eugène Richter publie en Allemagne ce petit récit romancé, qui raconte, avec une prescience remarquable, les défauts inhérents et inévitables du socialisme tel qu’il avait été défini par ses théoriciens eux-mêmes.

Yves Guyot – Les tribulations de M. Faubert. L’impôt sur le revenu

En 1896, l’impôt sur le revenu est devant l’opinion publique. Défendu par les socialistes, il est accepté par certains conservateurs qui veulent se donner des allures démocratiques et passer pour raisonnables. Yves Guyot lance l’alarme : mécaniquement, explique-t-il, cette imposition qui commencera par ne frapper que les plus fortunés, touchera bientôt les modestes employés et commerçants, et les locataires comme les propriétaires. En exigeant des déclarations, elle se fera irrémédiablement inquisitrice. Enfin, en faisant fuir les grandes fortunes et les étrangers à moitié résidents, l’impôt sur le revenu causera la ruine des intérêts qu’il est sensé soutenir. En écrivant ce petit livre sous la forme de dialogues, Yves Guyot nous fait assister à un spectacle qui est en grande partie devenu une réalité.

Benoît Malbranque – Gustave de Molinari

Gustave de Molinari (1819-1912), the author of countless books on a variety of topics, is one of the most stimulating figures of European liberalism. His claim that under some conditions all goods and services could in fact be provided by private companies, on the basis of a free and voluntary exchange, has remained daring and provocative up to this day. Yet, this study shows that de Molinari’s idea of the privatization of everything is not only rooted in radical theorizing but also in an understanding of man through numerous travels and a careful study of history.

Charles Dunoyer – Della libertà del lavoro

In quest’Opera culmina la riflessione dunoyeriana sul tema della libertà, incominciata dapprima durante le due esperienze giornalistiche per il Censeur ed il Censeur Européen, e poi sviluppate nei suoi due trattati L’industria e la morale considerati nel loro rapporto con la libertà (1825) e il Nuovo trattato di economia sociale (1830). L’idea di fondo che Dunoyer espose sotto varie forme è all’incirca la stessa, ed è sui generis. Per lui, infatti, la libertà è sinonimo di capacità di fare uso intelligente delle proprie conoscenze, il facere latino. Secondo la sua definizione, diventare liberi vuol dunque dire imparare, coltivarsi; ed è cosi che, divenuti istruiti, industriosi e morali, gli uomini, che non nascono liberi, lo diventano.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 16)

À côté de la défense du libre-échange face au statu quo protectionniste, le recrutement forcé des soldats par le système de la conscription est, en 1859, le deuxième grand sujet qu’agite Gustave de Molinari dans son journal l’Économiste belge. Alors qu’en Russie le pouvoir prépare l’abolition du servage et la réforme de nombreux abus, la Belgique, et plus encore la France, se signalent par des pratiques rétrogrades.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 15)

Intéressé par le grand mouvement réformateur russe, qui, imprégné de science occidentale, se consacre à l’abolition du servage, à l’établissement du libre-échange et à la simplification de l’administration, Gustave de Molinari saisit l’occasion qui lui est donnée de contribuer à l’agitation des idées. Dans une série d’études, dont nous donnons ici la première partie, avec le texte russe et une traduction française côte à côte, il diffuse ses arguments et ses réflexions à ce nouveau public, jusqu’à devenir une sorte de célébrité en Russie.

Lettres inédites d’Henri Baudrillart à Michel Chevalier

Dans ces onze lettres retrouvées dans les archives personnelles de Michel Chevalier, Henri Baudrillart, son suppléant au Collège de France, collaborateur au Journal des Débats et rédacteur en chef du Journal des Économistes, discute des affaires économiques et politiques du temps, et présente les travaux qu'il mène. Dans l'atmosphère comprimante du Second empire, le journalisme n'est pas une sinécure ; au milieu de l'ignorance et des préjugés, répandre les principes du libéralisme et de l'économie politique n'est pas non plus sans difficulté : ces documents nouveaux en témoignent.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 14)

En consacrant, le premier, un ouvrage complet à l’étude des idées et des ouvrages de l’abbé de Saint-Pierre, Gustave de Molinari a voulu contribuer à sa manière au développement des idées pacifiques en Belgique et en France, mais aussi expliquer ses désaccords de principes avec la frange humanitaire et idéaliste des soldats de la paix. — Envoyé en Suisse comme délégué de l’Association belge pour la réforme douanière, il découvre en cette même année un pays « affligé de la double plaie du gouvernement à bon marché et de la liberté commerciale ».

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 13)

Au milieu de l’agitation pour le libre-échange en Belgique, Gustave de Molinari découvre, à partir de 1857, le mouvement réformateur russe, énergique et plein de promesses. C’est le début d’une affection particulière qui aura un grand retentissement dans son œuvre, et qui le conduira, en 1860 et 1865, à entreprendre le voyage vers Moscou et Saint-Pétersbourg. — L’année 1857 voit aussi la fondation à Bruxelles d’un journal innovant, La Bourse du travail, et la défense de la liberté radicale se poursuivre dans l’Économiste Belge et dans les meetings de l’Association belge pour la réforme douanière.

F. Passy et G. de Molinari – De l’enseignement obligatoire

En ce début de XXIe siècle, la question de l’éducation reste pour les Français l’une des préoccupations majeures. Les constats divergent autant que les solutions et pourtant chacun s’accorde à reconnaître l’urgence de définir un nouveau cap pour l’éducation des jeunes générations. Quoi de plus utile, ainsi, que de découvrir l’opinion tranchée et pourtant vigoureusement argumentée de deux des plus grands économistes français de la deuxième moitié du XIXe siècle : Frédéric Passy, professeur d’économie politique à Montpellier, membre de l’Académie, et surtout premier Prix Nobel de la Paix de l’histoire (1901) ; et Gustave de Molinari, rédacteur en chef du très influent Journal des Économistes et professeur d’économie politique à Bruxelles, dans sa Belgique natale. La question au cœur du débat entre les deux économistes fut la suivante : l’État doit-il avoir un rôle minimal dans l’éducation (Molinari), consistant à obliger les familles à mettre leurs enfants à l’école, ou doit-il n’en avoir rigoureusement aucun (Passy) ? Quel que soit le mérite de l’une ou de l’autre position, ce débat animé, cette « lutte persévérante entre deux frères d’armes » comme la qualifiera Passy, aura poussé les défenseurs de la liberté à approfondir leur conception de l’éducation nationale.

Éphémérides du Citoyen (1766, III)

Fondé en 1765, les Éphémérides du Citoyen servit de réceptacle et de caisse de résonance au groupe des physiocrates. On y vit paraître certaines de leurs productions les plus emblématiques, telles que le Despotisme de la Chine de François Quesnay ou le petit traité de la Formation et de la distribution des richesses, par Turgot. Chacun des auteurs de la physiocratie — citons encore Baudeau, Mirabeau, Le Trosne — y ayant abondamment écrit, c’est une ressource de premier choix pour comprendre le libéralisme à la fois radical et humaniste que ces auteurs ont porté. Ce volume continent le tome 3 de l’année 1766.

Paul Leroy-Beaulieu – L’État moderne et ses fonctions (1889)

Trop rares sont les livres où un penseur majeur du libéralisme se pose la question cardinale du libéralisme, à savoir la délimitation de la sphère de l’individu et de l’association libre d’un côté, et celle de l’État dans ses différentes manifestations de l’autre. Cette étude si importante, Paul Leroy-Beaulieu, à l’âge de la maturité, l’a accomplie en 1889. Avec une rigueur de principes qui n’exclut pas un certain pragmatisme, il étudie l’intervention de l’État dans un grand nombre de domaines. Ayant démystifié cette entité prodigieuse dont certains ont fait un Dieu après avoir chassé tous les autres, il montre le peu qu’on doit en attendre, et le secours beaucoup plus utile et plus précieux, en comparaison, de l’initiative individuelle et de l’association volontaire. On peut considérer ce livre comme l’un des meilleurs de toute la tradition libérale française.