Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque
ACCLIMATATION. Les libéraux français ont accordé une attention relativement insoupçonnée aux questions relevant de l’écologie, et notammen... LIRE LA SUITE
Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque
ADOLPHE. Roman de Benjamin Constant, paru en 1816. Ce chef-d’œuvre de la littérature française est aussi un document libéral de tout premi... LIRE LA SUITE
Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque
ACCAPAREMENTS. Ce terme, de même qu’accapareur, courant dans les écrits protectionnistes du XVIIIe siècle, manque de précision, et reste e... LIRE LA SUITE
Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque
ABUS. Les libéraux ont traqué les abus dans les lois et les institutions de leur temps. Pierre Bayle, Rabelais, Voltaire et les philosophe... LIRE LA SUITE
Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque
ABSTRACTIONS. Pour des intellectuels, c’est un mal nécessaire que de concevoir des abstractions. Ceux qui n’admettent pas les principes, q... LIRE LA SUITE
Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque
ABSTENTION ÉLECTORALE. À l’époque des comices, des états généraux et des assemblées provinciales, l’abstention électorale n’a pas attiré u... LIRE LA SUITE
Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque
ABSENTÉISME. L’absentéisme renvoie à deux ensembles thématiques assez distincts. D’un côté, il évoque les absentees, ces propriétaires ter... LIRE LA SUITE
Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque
ABOLITION, ABOLITIONNISTES. Sur le mouvement d’abolition de l’esclavage, et la participation préalable des libéraux aux sociétés des amis ... LIRE LA SUITE
Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque
ABDICATION. L’abdication est le fait, pour un roi, de renoncer au pouvoir qu’il exerce. Elle se rapporte à la Royauté et crée des césures ... LIRE LA SUITE
Dictionnaire de la tradition libérale française
ABANDON D’ENFANT. La question de l’abandon ou de l’exposition des enfants (on parle aussi d’enfants trouvés) sera pleinement traitée dans une sous-partie de l’ar... LIRE LA SUITE
Dans l’introduction au Nouveau dictionnaire d’économie politique (1891), Joseph Chailley (dit Chailley-Bert, du nom de son beau père décédé — procédé curieux) expose les ambitions et l’économie générale de cette somme qui doit succéder au Dictionnaire de Coquelin et de Guillaumin, paru en 1852-1853. Pour raffermir l’école libérale sur ses bases, Chailley et son adjoint, Léon Say, font le choix d’écarter certains libéraux radicaux ou qui ne s’accordent pas avec eux sur des questions fondamentales comme la colonisation. Ils livrent, de ce fait, une image très précieuse du « nouveau » libéralisme, alors dominant, qui étouffera la tradition héritée de Turgot, J.-B. Say ou Bastiat, avant de périr lui-même, écrasé par le poids croissant de ses propres compromissions.
Pour résoudre la question du vagabondage et de la mendicité, disent Paul Leroy-Beaulieu, Arthur Raffalovich et quelques autres membres de la Société d’économie politique en 1889, il convient d’abord de déterminer précisément la nature du mal. Les individus sans travail, victimes d’accidents ou de maladies, et tombés ainsi dans le dénuement, forment en effet une catégorie bien différente des désœuvrés rétifs à tout travail, qu’on ne saurait sauver ou réhabiliter d’une quelconque manière. Ensuite, il est impératif de reconnaître que la solution tient tout entière dans l’initiative individuelle et la charité privée ; l’assistance publique généralisée, dont il a déjà été fait quelques essais, ne fait au contraire qu’envenimer le mal, le répandre, en proclamant d’avance une aide sans conditions et universelle.
Après le renvoi de Turgot, le 12 mai 1776, les physiocrates sont emportés dans la débâcle. Les abbés Baudeau et Roubaud, qui déplaisaient par leur plume acerbe et libre, sont exilés, le premier en Auvergne, le second en Berry (actuelle Indre). Les vingt-huit documents inédits publiés ici, issus des Archives de la Bastille, racontent la réalité de cette proscription qui devait attiédir les esprits que les physiocrates et les philosophes étaient accusés de tenir dans un dangereux bouillonnement.
Œuvres complètes de Gustave de Molinari, sous la direction de Mathieu Laine, avec le soutien de M. André de Molinari, et avec des notes et notices par Benoît Malbranque. — Volume 8 : La solitude et l’exil (1851). L’année 1851 est une époque de transformations importantes dans le paysage intellectuel de Gustave de Molinari, entre l’annonce de la mort de Frédéric Bastiat, qui ouvre cette année troublée, et le coup d’État du président Louis-Napoléon Bonaparte, qui la clôt et contraint l’auteur à l’exil. Dans des centaines d’articles donnés à la presse quotidienne parisienne, Molinari étudie cette montée en puissance du régime présidentiel bonapartiste, qu’il perçoit d’abord comme une espérance, un rempart face à la « menace rouge », mais qui se révélera finalement plein de dangers.
Dans une livraison de la Revue des Deux Mondes, Paul Leroy-Beaulieu analyse le caractère économique de la Toscane. Région fortement montagneuse, propice à la culture des terres, mais troublée par des miasmes dangereux, cette terre intéresse aussi bien par son mode de culture que par les mœurs rustiques de ses habitants. Elle offre à l’auteur le visage de l’authenticité rurale, que la grande industrie va transformant à marche forcée.
En 1846, Frédéric Passy entre dans la carrière de l’économie politique en suivant les traces de son père, Hippolyte Passy, contributeur habituel du Journal des économistes et membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Avec mesure et même une sorte de timidité, qui tranche avec ses prises de position audacieuses de la suite de sa carrière, il étudie alors les réformes à introduire dans l’instruction secondaire, vantant notamment l’introduction des sciences et des langues vivantes.
Le langage politique est de plus en plus rempli, dit Yves Guyot en 1894, des métaphores et de l’épithète de « social ». Par ces mots et ces images d’une subtilité mal placée, ces hommes politiques pensent dire quelque chose ; en vérité ils ne font que montrer le grand défaut de précision de leurs idées.
En 1778, Nicolas Baudeau rend compte d’une énième brochure écrite dans le but d’organiser par des règlements contraignants le commerce des grains. Si son auteur, dit-il, avait compris le fonctionnement d’un marché libre et concurrentiel, il n’aurait pas pris cette peine. Il n’a eu en vue, à l’évidence, que les abus d’un système vicieux fait de vendeurs commissionnés et achetant avec de l’argent public : aussi s’est-il mépris, et a-t-il eu l’impolitesse de méprendre les autres par sa brochure.
À la fin du XIXe siècle, la montée en puissance de l’antisémitisme au sein de la population française, comme ailleurs en Europe, interroge les intellectuels libéraux, qui plaident pour la liberté religieuse et les droits individuels. À la Société d’économie politique, l’unanimité (chose assez rare) est obtenue sur ce thème : ce sont des préjugés et un protectionnisme d’une nouvelle sorte, affirme-t-on, qui favorisent l’antisémitisme. Toutefois, si tous les membres qui s’y expriment en 1893 en portent la condamnation formelle, l’avenir n’est pas conçu par tous dans les mêmes termes : certains espèrent un apaisement, voyant la liberté et la tolérance l’emporter ; d’autres anticipent des tragédies futures.
Comme la majorité des économistes libéraux de la seconde moitié du XIXe siècle présents dans les cercles officiels tels l’Académie des sciences morales et politiques, Léon Aucoc, auteur par ailleurs prolifique dans le Journal des économistes, défend un libéralisme modéré et consensuel, qui abandonne plusieurs facettes du programme des J.-B. Say ou des Bastiat. Ainsi, sur la question des chemins de fer, il n’est plus temps, d’après lui, de repousser l’intervention de l’autorité pour la délimitation des tracés, les mesures de sécurité ou le niveau des tarifs : il faut — et il agit dans ce sens dans cette étude de 1880 que nous republions — se borner à conseiller à l’État une maîtrise et une surveillance juste et sensée de cette sphère d’activité, qui dépend à présent de son pouvoir.