Le métropolitain

En 1894, Yves Guyot appuie les nouveaux efforts entrepris pour construire le réseau de transport parisien connu sous le nom de métropolitain. Ainsi qu’il le rappelle lui-même, il est un partisan de cette innovation depuis plus de vingt ans. S’il préférerait que l’opération se mène sans subventions ni garanties publiques, compte tenu des habitudes prises il a toujours été prêt, comme conseiller municipal, comme député, comme ministre, à appuyer les projets solides qui aboutiraient et auraient le plus faible impact possible pour les finances de l’État.

Règle pour discerner le droit du tort, le juste de l’injuste entre nation et nation

Parti à la recherche d’une règle simple pour décider du bienfondé ou des torts des demandes réciproques de plusieurs nations dans leurs différends, l’abbé de Saint-Pierre affirme sa préférence pour une formule aux inspirations religieuses : Ne faites point contre un autre ce que vous ne voudriez point qu’il fît contre vous, si vous étiez à sa place le plus faible et s’il était à la vôtre le plus fort.

Chronique (Journal des économistes, avril 1889)

Chaque mois, entre  1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison d’avril 1889, les nouvelles lois du socialisme d’État pour l’assurance obligatoire, la situation économique et financière de l’Italie, et les résultats du protectionnisme en Cochinchine.

La Guerre de Sécession et le modèle américain

De 1861 à 1865, la Guerre de Sécession a vu s’affronter le Nord et le Sud des États-Unis, et risqué de séparer en deux la grande puissance américaine. Deux ans plus tard, Michel Chevalier revient sur la portée des affrontements sur la base de documents nouveaux. Il raconte aussi les réalisations de l’initiative privée, à travers la Commission Sanitaire, dont la France, prisonnière de la centralisation et des règlements, devrait selon lui s’inspirer.

Chronique (Journal des économistes, avril 1883)

Chaque mois, entre  1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison d’avril 1883, le fonctionnement des sociétés de secours de mutuels et des caisses de retraites subventionnées, le développement du socialisme d’État en Angleterre, les évolutions du tarif des douanes aux États-Unis et en Espagne, et la nouvelle loi sur la spéculation financière.

De l’utilité et de la légalité des spéculations de bourse

Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, la spéculation financière prend des proportions inédites en France, et les scandales retentissent dans la presse et jusque dans les romans. Pour Paul Leroy-Beaulieu (1877), la spéculation est une opération commerciale qui n’est pas sans utilité économique, et qu’il ne faut pas rejeter arbitrairement. La sagesse dira que les investisseurs malhabiles doivent se méfier ; la morale condamnera certaines pratiques peu estimables, quoique licites ; et enfin la loi laissera faire, sauf à interdire de vraies fraudes.

Le danger du modèle allemand

Après l’annexion des territoires et des populations, les Allemands achèvent l’annexion des esprits, avertit Yves Guyot en octobre 1894. Leurs idées de socialisme d’État, de collectivisme, de bureaucratie, séduisent de plus en plus les intelligences françaises, au risque de faire tomber la France sous la domination des Bismarck et des Karl Marx nationaux. L’Allemagne se prépare une destinée très décevante : mieux vaut ne pas la suivre.

Chronique (Journal des économistes, février 1883)

Chaque mois, entre  1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de février 1883, la réglementation de l’émigration italienne, un nouvel impôt sur les transactions financières en Allemagne, la lutte contre l’anarchisme et l’Association internationale des travailleurs, et l’observation obligatoire du dimanche aux États-Unis.

La responsabilité des accidents du travail

Dans cet article, Gustave de Molinari étudie les propositions discutées alors à la chambre des députés concernant la responsabilité des accidents du travail. Jusqu’alors, l’ouvrier trouvait dans le Code (article 1382) un recours contre les accidents dont il était victime et dont on pouvait prouver la responsabilité de l’industriel ; et pour compenser le risque pris, il pouvait compter dans les industries réputées dangereuses sur des salaires sur-haussés. La loi en discussion, copiant servilement le modèle allemand, veut renverser tout cela, et placer, devant l’État assureur obligatoire, l’industriel en position de coupable systématique — au risque de transformer l’ouvrier en pupille, et l’État en maître. Dangereuse dans ses résultats, cette loi a même, dit Molinari, des incohérences terribles et honteuses, comme d’inciter au célibat par un déséquilibre des primes.

Chronique (Journal des économistes, mars 1883)

Chaque mois, entre  1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de mars 1883, le développement du socialisme et du communisme, les tensions entre Arabes et Français en Algérie, la décentralisation, et la réforme du tarif des douanes aux États-Unis.

Le risque professionnel et les lois de prévoyance sociale, par Léon Say

En 1895, au milieu des discussions législatives au Sénat et à l’Assemblée nationale à propos d’une loi sur les responsabilité des accidents dont les ouvriers sont victimes dans leur travail, Léon Say rappelle dans le Journal des Débats la nature de sa position. Il est avant tout fortement opposé au régime allemand de l’assurance obligatoire par l’État, qui a produit des résultats piteux, mais qu’on songe à introduire en France. Parmi ceux qui s’opposent au régime allemand, Léon Say se trouve encore en minorité — « fort isolé », dit-il — parce qu’il n’accepte pas non plus le principe de l’assurance obligatoire.

Chronique (Journal des économistes, décembre 1892)

Chaque mois, entre  1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de décembre 1892, les disputes entre le socialisme révolutionnaire et le socialisme réformateur, l’affaire de Panama, l’antisémitisme en Russie, et le système colonial français.

Benjamin Constant, penseur de la religion

Pendant plus de quarante ans, Benjamin Constant a travaillé avec intermittence à la grande étude publiée à la toute fin de sa vie sur les religions. Cette somme en cinq volumes, parue sous le titre De la Religion, est désormais disponible dans la grande édition critique des Œuvres complètes. Elle présente une facette oubliée, mais parfaitement jointe aux autres, de la pensée de ce grand philosophe du libéralisme.

L’abstention électorale 

Dans cet article, Yves Guyot s’explique sur le danger de l’abstention. Les libertés humaines, dit-il, ont besoin de défenseurs, et les citoyens qui quittent l’arène livrent leur sort à des hommes qui se présentent d’avance pour en mal user. Il est vrai que l’abstention fragilise le socle majoritaire sur lequel un élu est assis ; cependant il n’en agit pas moins comme s’il jouissait de l’assentiment universel. Aussi, les partisans du progrès, de l’ordre et de la liberté doivent se ressaisir, et ne pas s’éloigner des urnes et s’abandonner au destin avec fatalisme.

Chronique (Journal des économistes, août 1887)

Chaque mois, entre  1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison d’août 1887, le développement du protectionnisme à travers le monde, le fléau de l’alcoolisme, la colonisation en Indochine, et l’hygiène sur les navires.

Edmond About

Romancier, auteur touche-à-tout, propagandiste des idées libérales pour le grand public, Edmond About (1828-1885) jouit aujourd’hui d’une célébrité en demi-teinte. Ses romans, lus surtout par un jeune public, sont fréquemment réédités ; mais la partie doctrinale de son œuvre, faite de livres comme Le Progrès (1864) ou l’ABC du travailleur (1868), est tombée dans l’oubli, malgré la force des idées libérales qu’ils contiennent et leur style entraînant. Dans l’étude qui suit, la contribution d’About au libéralisme français est étudiée pour la première fois avec profondeur et sur la base de documents inédits.

Les accidents du travail et le Congrès de Milan

En 1894, Yves Guyot revient dans la Revue politique et parlementaire sur les discussions qui viennent d’avoir lieu, lui présent, au congrès de Milan sur les accidents du travail. Venu sans préjugé, Guyot a pu étudier les effets de l’assurance obligatoire par l’État instaurée en Allemagne, et il en est revenu plus favorable que jamais à l’assurance libre et aux prescriptions existantes du Code civil.

Chronique (Journal des économistes, mars 1894)

Chaque mois, entre  1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme, dans cette livraison de mars 1894, les effets du protectionnisme, la souffrance des viticulteurs, une loi anglaise sur les accidents de travail, et le soutien public aux porteurs de dettes publiques étrangères.

Théâtres et cafés, par Edmond About (1872)

Dans le journal Le XIXe siècle, Edmond About critique Gustave de Molinari qui, dans le Journal des débats, vint de défendre les cafés-concerts et cafés-chantants, au nom de sa bien-aimée liberté des théâtres. Pour About, Molinari a mal choisi sa cause : ces cafés qui offrent du théâtre au mépris du droit d’auteur et des règlements que respectent tous les autres établissements libres, font un métier décidément illégal. La loi, après après écarté le privilège et établi la liberté dans l’industrie des théâtres, ne doit pas dégénérer en licence, et les règlements qu’on lui a donné doivent être respectés partout.

La limitation de l’immigration étrangère

À la Société d’économie politique, en juin 1888, la question de l’immigration étrangère en France produit, de manière assez rare, une parfaite unanimité. Tous les orateurs se prononcent en faveur de l’immigration libre, remarquant que l’immigrant apporte un capital et un savoir-faire et qu’il s’emploie dans des métiers rejetés par les nationaux. Deux précautions semblent toutefois devoir être prises, disent les orateurs : l’une, par le contrôle du casier judiciaire, qui permette d’éviter l’afflux d’une immigration de délinquants ; l’autre, par la domiciliation des secours, pour éviter que les étrangers ne viennent émarger en trop grand nombre au budget de la charité publique.