Contrebande (Dictionnaire du commerce et des marchandises)

Dans cet article audacieux, fourni pour le Dictionnaire du commerce et des marchandises de Guillaumin (1837-1839), Adolphe Blanqui fait un éloge de la contrebande et des contrebandiers. Ce commerce interlope, en défiant les plans des protectionnistes, force les gouvernements à abandonner leur système absurde de douanes et de prohibitions. En cela, la contrebande est un vecteur de progrès.

L’expédition européenne au Mexique (Partie 2 sur 2)

Après avoir exposé la situation politique du Mexique et expliqué les motifs des velléités des États-Unis sur lui, Michel Chevalier explique pourquoi, dans le cadre même du libéralisme qu’il défend, une politique étrangère d’intervention militaire se justifie, et ce que doit être son objet. Il s’agit, pour la France, l’Espagne et l’Angleterre, de rétablir les assises politiques du Mexique, pays dans la déchéance et l’anarchie, et de le sauver de l’accaparement total par les États-Unis.

L’expédition européenne au Mexique (Partie 1 sur 2)

En 1862, le Mexique est l’objet des menées et des convoitises de plusieurs nations de l’Europe, s’ajoutant ainsi aux visées longtemps entretenues par les États-Unis. L’État mexicain, affaibli, et dont les institutions ne donnent pas satisfaction, s’apprête à être renversé. Présentant cette situation dans une longue étude en deux parties, Michel Chevalier dresse d’abord le constat de la déchéance mexicaine, qui prépare la discussion des moyens d’action des nations européennes.

Le conseil d’État et les recours pour excès de pouvoirs, par Léon Aucoc

Quand une administration ou un détenteur d’autorité exerce un pouvoir qu’il n’a pas, ou dépasse le cadre dans lequel son action peut légitimement s’inscrire, il est nécessaire qu’une institution judiciaire spéciale puisse protéger les droits et les libertés des simples citoyens. C’est ce que fait le conseil d’État, comme Léon Aucoc, qui y a servi une grande partie de sa carrière, l’explique dans cet article publié dans la Revue des Deux-Mondes en 1878.

Sur le droit de réunion (suite)

En février 1869, Henri Baudrillart continue son évaluation de l’agitation socialiste et communiste révolutionnaire, qu’il a engagée dans le journal qu’il dirige, le Constitutionnel. Il rappelle invariablement ses principes, et les précise : le droit de réunion doit être inviolable, y compris pour les ennemis de la liberté, qui développent leurs sophismes à la tribune. Le droit et la raison mettent cependant cette limite, qu’ils ne peuvent franchir : les meneurs socialistes et communistes ne peuvent accuser et menacer des classes précises de la société et inciter à une révolte violente contre elles.

La justice et la liberté dans l’industrie typographique, par Edmond About (1865)

Amateur de lectures économiques, et admirateur en particulier de Michel Chevalier, le romancier et journaliste Edmond About consacre une large partie de la décennie 1860 à la vulgarisation des principes de l’économie politique libérale. Parmi ces ouvrages, Le Progrès (1864) et l’ABC du Travailleur (1868) connaîtront une large diffusion. Dans une autre brochure, publiée en 1865, il s’occupe de la liberté du travail des femmes, attaquée par les typographes parisiens, qui veulent les exclure du métier. L’occasion pour lui de rappeler les principes de la concurrence et de soutenir la cause du droit égal pour tous, hommes et femmes, de gagner sa vie par son travail.

Sur le droit de réunion (29 janvier 1869)

Dans un article du 29 janvier 1869, Henri Baudrillart s’explique sur le sens de ses critiques à l’égard des turbulentes réunions socialistes qui agitent à ce moment la France. Ce n’est pas, dit-il, un rejet de la liberté de réunion, dont il est chaudement le défenseur. C’est un simple rappel à l’ordre, la loi étant ce qu’elle est, et l’agitation violente étant un délit ; c’est encore un conseil, car les abus de la liberté pourront à terme produire une réaction contraire, qui interdirait toutes les réunions politiques.

L’Europe et la Chine

Pour la Revue des Deux-Mondes, Michel Chevalier raconte en 1840 les ambitions des Anglais en Chine et dans l’Extrême-Orient. La pensée d’unir la civilisation de l’Orient et de l’Occident, et surtout ces pôles majeurs que sont l’Europe et la Chine, est, dit-il, l’une des plus importantes qui soit, et elle doit sous peu révolutionner le monde. Selon lui, les progrès économiques, sociaux et politiques qu’amène de manière croissante la liberté en Europe, ne peuvent suffire seuls à satisfaire les passions et l’enthousiasme naturel de ces peuples. Les Européens doivent pénétrer en Chine et ouvrir le monde : c’est le vœu de la Providence.

Caisse d’épargne (Dictionnaire du commerce et des marchandises)

Pour le Dictionnaire du commerce et des marchandises, Adolphe Blanqui présente en 1837 les mérites des caisses d’épargne, qui ont, dit-il, été un évènement dans l’histoire des classes laborieuses, en ce qu’elles fermaient l’ère de la charité par l’aumône pour ouvrir celle de la philanthropie par l’indépendance du travailleur. Le développement très grand qu’a pris cette institution prouve que le ressort de l’initiative individuelle est puissant et que le sens de l’épargne peut effectivement être une ressource.

L’agitation pour l’émancipation des femmes en Angleterre et aux États-Unis (1872)

Au sein du mouvement libéral français, quelques auteurs d’exception, comme Yves Guyot, ont défendu les droits méconnus des femmes et leur émancipation civile et politique, faisant œuvre de pionniers. Ils se tenaient toutefois en marge : la majorité des libéraux français du XIXe siècle n’admet pas le droit de vote des femmes ni le principe de l’égalité des sexes. Dans un article spécialement consacré à ce sujet, à l’occasion du fameux livre de John Stuart Mill (De l’assujettissement des femmes), Henri Baudrillart livre bataille contre la théorie émancipatrice et nous rappelle la vraie situation du libéralisme français du temps.

Introduction à la 15e année du Journal des économistes

En janvier 1856, en prenant la charge de rédacteur en chef du Journal des économistes, Henri Baudrillart trace, dans une introduction à la quinzième année d’existence de cette revue, le tableau de l’état du libéralisme économique en France et dans le monde. Partout, dit-il, il est en progrès, et en France même, malgré l’absence de l’économie politique dans l’enseignement, le groupe des économistes libéraux se perpétue avec courage et répand les mêmes vérités qu’au temps de Turgot.

Morellet, Sieyès, Baudeau, Raynal, Saint-Pierre, etc. : Pourquoi tant d’abbés défenseurs du libéralisme au XVIIIe siècle ?

Parmi les artisans de la liberté politique et de la tolérance religieuse se trouvent les abbés Sieyès, Grégoire, Loménie de Brienne. Autour des pionniers du laissez-faire se mêlent pareillement d’autres porteurs de l’habit ecclésiastique : l’abbé Alary est avec d’Argenson l’un des animateurs du club de l’Entresol ; Vincent de Gournay s’appuie sur de nombreux abbés, tels Coyer ou Le Blanc, pour diffuser son programme de réforme économique ; enfin François Quesnay peut compter sur la collaboration des abbés Roubaud et Baudeau à l’œuvre physiocratique, de même que sur l’appui de disciples ou d’auxiliaires émancipés comme Morellet ou Condillac. Enfin, l’idée de paix n’a pas de meilleur représentant en ce siècle que l’abbé de Saint-Pierre, ni l’anticolonialisme de plus grand propagandiste que l’abbé Raynal.

Des habitudes d’intempérance

Dans cette conférence donnée en 1868, Henri Baudrillart étudie les causes de l’un des grands fléaux des classes ouvrières : l’intempérance, c’est-à-dire précisément l’alcoolisme. Il pèse une à une ces causes ou probables ou démontrées, et termine son discours sur la question des modes opératoires pour réformer, si ce n’est vaincre tout à fait, ce mal social dangereux.

Algérie. Rapport sur la situation économique de nos possessions dans le nord de l’Afrique

Devant l’Académie des sciences morales et politiques, dont les membres, quoique libéraux, sont aussi de fervents défenseurs de la colonisation, Adolphe Blanqui présente les conclusions d’un voyage qu’il vient d’effectuer en Algérie. L’un des principaux freins au développement de notre nouvelle colonie, dit-il, est l’état instable et embrouillé de la propriété, qu’il est urgent d’asseoir sur des bases solides. Il regrette aussi qu’on n’ait pas fait de l’Algérie une terre de libre-échange, et qu’au contraire la douane entrave un développement rendu difficile par ailleurs par bien d’autres considérations.

De la liberté de l’enseignement

« La vérité théorique, relativement à la liberté de l'enseignement, est fort simple. Elle consiste à dire que la faculté d'enseigner n'est point un droit dont le gouvernement ait besoin pour remplir sa véritable tâche ; qu'elle ne fait point partie essentielle et intégrante de sa souveraineté ; qu'elle n'est point, finalement, une magistrature ; qu'elle est une profession, une des grandes professions que l'économie de la société embrasse, profession en soi fort simple, fort naturelle, fort innocente, dont le gouvernement ne peut s'emparer au détriment de ceux qui la voudraient exercer honorablement et sans préjudice pour personne, et dans laquelle, naturellement, nul ne peut être responsable que de ses mauvaises actions. »

L’agriculture a besoin de liberté, non de distinctions

Si on doit rendre hommage aux Physiocrates d'avoir défendu, dans bien des questions, le laisser faire et le laisser passer, ils sont tombés dans l'erreur, selon Benjamin Constant, quand ils ont demandé des distinctions publiques pour l'agriculture. C'était, après avoir reconnu que l'autorité agissait mal, réclamer d'elle qu'elle agisse autrement : mais la seule action juste était qu'elle n'agisse pas, dit Constant.

Essai de datation du Dictionnaire de l’Économie politique (1851-1853)

Le Dictionnaire de l’Économie politique, conduit sous la direction de Charles Coquelin (mort en août 1852) et de Gilbert Guillaumin, a vu coopérer la plupart des grands noms du libéralisme économique français. Publié plus tard en deux forts volumes (respectivement en septembre 1852 et octobre 1853), il a toutefois d’abord vu le jour par livraisons successives, à partir d’août 1851. Une datation la plus précise possible des différentes couches d’articles peut avoir son utilité pour replacer ces productions pour certaines célèbres dans le contexte parfois agité qui les a vu naître. C’est ce qui est tenté ici, à partir des annonces retrouvées dans la presse périodique.

L’Institut de France et les anciennes Académies, par Léon Aucoc

Dans cette étude publiée en 1889, Léon Aucoc, membre de l’Institut, revient sur l’une des périodes agitées de l’histoire de cette institution, quand, au milieu du tourbillon révolutionnaire, elle est tour à tour supprimée puis rétablie. Était en débat, rappelle-t-il, l’utilité même d’une aristocratie officielle du savoir, au milieu d’institutions libres et démocratiques.

L’éducation doit-elle être libre ? (1828)

« Prodiguer les deniers des contribuables pour parvenir à imposer de force tel ou tel enseignement aux enfants que leurs familles pourraient et voudraient instruire, soit par elles-mêmes, soit par des maîtres délégués, c’est toujours, quelque pure intention qu’on ait, se permettre une exaction pour faire de la tyrannie. »

Notice biographique sur Anselme Batbie

Chrétien de cœur, Anselme Batbie a imprimé le sceau de ses convictions religieuses au libéralisme qu’il a défendu à l’Académie des sciences morales et politiques ou à l’Assemblée. Dans cette notice biographique, A. du Cassé revient sur cette particularité de sa personnalité et de sa trajectoire, au sein d’un libéralisme français resté tiraillé sur cette question de la religion.