Éphémérides du Citoyen (1766, III)

Fondé en 1765, les Éphémérides du Citoyen servit de réceptacle et de caisse de résonance au groupe des physiocrates. On y vit paraître certaines de leurs productions les plus emblématiques, telles que le Despotisme de la Chine de François Quesnay ou le petit traité de la Formation et de la distribution des richesses, par Turgot. Chacun des auteurs de la physiocratie — citons encore Baudeau, Mirabeau, Le Trosne — y ayant abondamment écrit, c’est une ressource de premier choix pour comprendre le libéralisme à la fois radical et humaniste que ces auteurs ont porté. Ce volume continent le tome 3 de l’année 1766.

Éphémérides du Citoyen (1766, II)

Fondé en 1765, les Éphémérides du Citoyen servit de réceptacle et de caisse de résonance au groupe des physiocrates. On y vit paraître certaines de leurs productions les plus emblématiques, telles que le Despotisme de la Chine de François Quesnay ou le petit traité de la Formation et de la distribution des richesses, par Turgot. Chacun des auteurs de la physiocratie — citons encore Baudeau, Mirabeau, Le Trosne — y ayant abondamment écrit, c’est une ressource de premier choix pour comprendre le libéralisme à la fois radical et humaniste que ces auteurs ont porté.

Début de la réédition des Éphémérides du Citoyen

Fondé en 1765, les Éphémérides du Citoyen servit de réceptacle et de caisse de résonance au groupe des physiocrates. On y vit paraître certaines de leurs productions les plus emblématiques, telles que le Despotisme de la Chine de François Quesnay ou le petit traité de la Formation et de la distribution des richesses, par Turgot. Chacun des auteurs de la physiocratie — citons encore Baudeau, Mirabeau, Le Trosne — y ayant abondamment écrit, c’est une ressource de premier choix pour comprendre le libéralisme à la fois radical et humaniste que ces auteurs ont porté.

Arthur Mangin – De la liberté de la pharmacie

La liberté du travail a été l’objet d’un combat éternel de la part des libéraux français. Mais quant à l’application aux professions médicales, la médecine et la pharmacie, des hésitations sont perceptibles. Turgot, le premier, en supprimant les corporations, maintint des règles provisoires pour les apothicaires. En 1864, Arthur Mangin, vulgarisateur scientifique, rédacteur au Journal des économistes et bientôt à l’Économiste Français de Paul Leroy-Beaulieu, offre résolument de défendre la liberté de la pharmacie. Il explique comment la liberté peut opérer, balancée par le contrepoids de la responsabilité, de la publicité et de la concurrence.

Réflexions sur le journalisme libéral, à propos de «Contrepoints»

Le journalisme libéral est un métier exigeant. Il est très difficile de le faire seul, et déjà assez risqué de s’y aventurer avec une belle équipe de rédacteurs aguerris. La ligne éditoriale est une question de mesure : la rigueur absolue est impraticable, et le journaliste intelligent sait « mettre de l’eau dans son vin » sans se renier ; mais l’ouverture aussi doit avoir ses bornes, car sans cela l’identité propre du journal serait perdue de vue. Elle dépend aussi de l’état du marché, du nombre et de la qualité des contributeurs potentiels, et des idées du consommateur. On peut être innovateur, et aussi on peut ne pas l’être. Mais il faut toujours avoir des capacités managériales, au-delà même du journalisme pur, car la production de cette denrée immatérielle qui s’appelle une idée, ou en pratique un article, un journal, requière la collaboration de multiples personnes, qu’il faut savoir conduire.

L’assimilation est-elle un concept anti-libéral ?

« L'assimilation a le grave défaut de s’opposer à la nature de l’homme. La nature a voulu l’inégalité : les individus naissent inégaux, leurs expériences de vie sont différentes, et les instruments par lesquels ils produisent leurs émotions et leurs idées, sont différents. (Ch. Dunoyer, Nouveau traité, etc., 1830, t. I, p. 92-93) On n’est pas maître d’aimer la musique de la majorité, ou les plats dont se régale la majorité, par un simple acte de la volonté. (G. de Molinari, Conversations sur le commerce des grains, 1855, p. 159 et suiv.) Tocqueville était convaincu de l’importance de la religion, mais il n’était pas libre de croire ce qu’il ne croyait pas. »

Laissez faire et laissez parler

Sans doute chacun a le droit d’offrir à autrui le véhicule qu’il souhaite pour sa pensée. S’il s’écarte trop de l’acceptable, il n’est pas compris : son langage est alors comme une marchandise qui ne trouve pas de débit. Mais dans ces bornes sa liberté est complète. Certes, celui qui se promène dans un costume traditionnel africain ou asiatique en plein centre d’une grande métropole occidentale, s’attire des regards : mais n’est-il pas libre ? Et n’est-ce pas de même sa liberté que de prononcer ou d’écrire une langue donnée à sa façon, pourvu qu’il obtienne que les autres le comprennent ?

En défense de l’islam

La liberté de circulation des personnes, la tolérance religieuse, sont des principes majeurs du libéralisme. L’immigration a ses inconvénients, si elle a ses avantages. Mais renier nos principes et nos valeurs historiques ne peut se faire qu’au prix d’un affaiblissement. — « L’autorité ne doit jamais proscrire une religion, même quand elle la croit dangereuse, écrivait Benjamin Constant. Qu’elle punisse les actions coupables qu’une religion fait commettre, non comme actions religieuses, mais comme actions coupables : elle parviendra facilement à les réprimer. Si elle les attaquait comme religieuses, elle en ferait un devoir, et si elle voulait remonter jusqu’à l’opinion qui en est la source, elle s’engagerait dans un labyrinthe de vexations et d’iniquités, qui n’aurait plus de terme. »

Gustave de Molinari – Conversations familières sur le commerce des grains

Du fait de l’importance du pain dans l’alimentation populaire, la question du commerce des grains a toujours été particulièrement sensible et controversée. Malgré les désastres de l’intervention étatique, des prohibitions et des règlements, et l’efficacité du libre-échange intégral pour équilibrer les prix et augmenter les ressources, le combat devait sans cesse être mené. Afin de convaincre émeutiers, protectionnistes et règlementaristes, Gustave de Molinari publiait ainsi en 1855 ce petit livre sous forme de dialogues, dans lequel les arguments de Turgot, de Jean-Baptiste Say et de Frédéric Bastiat étaient présentés d’une manière accessible et convaincante. Et qui pourrait dire que la question est désormais bien entendue ?

Le libéralisme est pluriel et doit accepter le débat d’idées

Le libéralisme en France est une citadelle assiégée, et c’est pitié de voir les assaillis se saisir les uns les autres par le col pour se bagarrer. Mais le libéralisme comme système de pensée a toujours été pluriel, tous les grands auteurs se sont combattus, ont été combattus par des libéraux tout aussi authentiques qu’eux-mêmes pouvaient l’être. Les divergences relèvent de l’essence du libéralisme ; l'union, utile et souhaitable, est une question de stratégie.

Olbie, ou Essai sur les moyens de réformer les mœurs d’une nation

« Les hommes instruits, en général, font moins de mal, commettent moins de dégâts que ceux qui ne le sont pas. L’homme qui a étudié l’agriculture, et qui sait ce qu’il faut de soins pour faire pousser une plante, pour élever un arbre, celui qui connaît leurs usages économiques, sont moins près de les détruire, que l’ignorant chez qui ces précieuses productions ne réveillent aucune idée. De même, l’homme qui a étudié les bases sur lesquelles se fondent l’ordre social et le bonheur des nations, ne les sape jamais sans répugnance. »

Le libéralisme économique en France de 1695 à 1776

Le libéralisme économique en France de 1695 à 1776 pèche certainement par l’absence d’ouvrage doctrinal complet, qui offrirait une synthèse facile d’accès. Mais à travers tous les écrits fournis à la postérité par cette poignée d’auteurs, de Boisguilbert à Condillac en passant par d'Argenson, Gournay, les physiocrates, Turgot, on retrouve une pensée puissante et volontiers radicale, qui se fait jour au milieu d’un système de pensée ouvert, tolérant, humaniste, cosmopolite, qui est aussi l’une de ses plus grandes richesses.

L’agriculture et l’économie politique, discours prononcé à la Société centrale d’agriculture

En 1875, Louis Wolowski évoque devant la Société centrale d’agriculture de France les lointains accomplissements de l’économie politique sur les questions agricoles. Depuis la fin du XVIIe siècle, rappelle-t-il, les économistes ont défendu la liberté des cultures, l’immunité de la propriété, et l’échange libre des fruits de la terre. Si la condition des populations rurales s’est tant améliorée depuis l’époque de La Bruyère et de Vauban, c’est en grande partie la suite des progrès permis par la liberté du travail et la liberté des échanges.

Lettre de Dupont de Nemours à Nicolas Baudeau, 12 mars 1776

Malgré la présence de Turgot au ministère, l’année 1776 est, paradoxalement, une période de tensions et de crises permanentes pour le camp des physiocrates et de leurs affiliés. Quesnay mort, Abeille marchant son propre chemin, restent encore le marquis de Mirabeau, les abbés Baudeau et Roubaud, Dupont de Nemours, Lemercier de la Rivière, et de nombreux adeptes de second rang. Mais la nomination de Turgot, au lieu d’être une consécration et l’arrivée au pouvoir d’une école de pensée toute entière, fait des étincelles : Lemercier de la Rivière, dont les compétences étaient réelles, s’aigrit de s’être vu voler le poste ; Mirabeau signale que Turgot, par son caractère et sa maladresse (« un vrai casse-col », dit-il), n’est pas l’homme de la situation et il prévoit des désastres qui rejailliront sur le parti physiocratique. Dupont de Nemours seul est appelé aux côtés du ministre ; les autres sont de vieilles amitiés disgraciées. Nicolas Baudeau commet lui de multiples maladresses qui apparaissent comme des infidélités, et qui amènent Dupont à lui écrire la lettre inédite qui suit.

Le Japon. L’éveil d’un peuple oriental à la civilisation européenne

À la fin du XIXe siècle, le Japon, de même que la Chine, se réveille, porté par une population laborieuse et les acquis techniques, économiques et industriels de l’Occident. Tandis qu’à l’ouest on débat de la journée de 8 heures et de droits sociaux étendus, cette concurrence nouvelle prépare de grandes déconvenues, écrit Paul Leroy-Beaulieu en 1890. « Dans quelques dizaines d’années, ces deux méconnus [le Japon et la Chine], pourvus enfin de nos connaissances techniques et de nos machines, montreront aux nations européennes amollies ce que peuvent les peuples qui n’ont pas perdu la tradition du travail. »