Brouillé avec le ministère de son pays et laissé sans ressources après l’intendance en Martinique, le physiocrate Lemercier de la Rivière connut une gloire littéraire immense avec la publication de L’ordre naturel et essentiel des sociétés politiques (1767). Recommandé par Diderot, il fut invité à la cour de Russie par Catherine II pour participer à la réforme des lois. Ce fut un échec, dont on s’est longtemps mal expliqué les causes, et qu’un récent livre tâche d’examiner. Sa conclusion est que Catherine II, qui se piquait de philosophie et de modernisme, recula vite devant l’énergie réformatrice du physiocrate ; en politique avisée, elle se voulait avant tout pragmatique et méfiante.
La correspondance échangée entre Jean-Jacques Rousseau et Mirabeau père est une source majeure pour mieux comprendre l’esprit profondément original de ce physiocrate, bras droit de Quesnay. Dans ses immenses lettres, il s’épanche, se raconte, comme il raconte aussi l’histoire et les principes de sa très chère science économique.
Dans le monde universitaire, les spécialistes actuels de la Physiocratie sont des adversaires du libéralisme. Un livre collectif récent regroupe les contributions de plusieurs d’entre eux sur les anti-physiocrates, auteurs qui aident, disent-ils, à remettre en question les lois naturelles de l’économie et à lutter contre le néolibéralisme, l’ennemi ultime.
Pour répondre à la question de qui doit faire les lois, il est important de remarquer, rappelle Dupont de Nemours dans un écrit de 1789, que si on parle de lois contraires aux droits fondamentaux de l’homme, alors à proprement parler personne n’a le droit de les faire, et ce pouvoir ne peut être délégué à quiconque.
Pour les philosophes des Lumières, la Chine est un modèle de tolérance religieuse et présente un système méritocratique où l’État est administré par des lettrés. Comme les philosophes, les partisans du libéralisme économique en France s’inspirent du modèle chinois pour défendre leurs réformes fiscales et économiques.
En 1749, devenu médecin personnel de la favorite du roi Louis XV, François Quesnay s'installe à Versailles où il va poser les fondements de la science économique et former la première école de pensée économique de l'histoire : la Physiocratie.
Les Mémoires de Madame du Hausset sont une source très précieuse sur la vie de François Quesnay à Versailles et sur les idées qu’il tentait d’y agiter avec ses amis, les Physiocrates. Lui et Mme du Hausset étaient alors tous deux au service de la favorite du Roi, madame de Pompadour : l’un était son médecin personnel, l’autre sa femme de chambre.
61. — LES IMPOTS EN GÉNÉRAL.
I. — Plan d'un Mémoire sur les Impositions.
(Réponse à une demande d'avis du Contrôleur général.)
(L'impôt unique ; l'impôt indirect. — Les octrois. — La dîme. — L’impôt de quo... LIRE LA SUITE
C’est à Mantes, le 7 janvier 1724, que la carrière de Quesnay a pris son impulsion décisive. Reçu ce jour là dans la corporation des chirurgiens, il ne tarde pas à s’illustrer et à gagner la confiance de quelqu... LIRE LA SUITE
Extrait de L'enfance et la jeunesse de Du Pont de Nemours racontées par lui-même (Paris, 1906)
M. Quesnay traitait les différentes personnes qui venaient chez lui en raison de la capacité qu’il leur cr... LIRE LA SUITE
Ami des philosophes et des hommes de lettres, protectrice déclarée de l'Encycopédie, Mme de Pompadour a aussi aidé l'éclosion et le développement de l'école physiocratique, sous la houlette de son médecin personnel, le docteur François Quesnay.
Pascal Duprat, « Les Encyclopédistes et leurs doctrines économiques », Journal des économistes, octobre 1865
Avant Adam Smith et avant les Physiocrates, les encyclopédistes ont répandu en France des vérités éc... LIRE LA SUITE
En 1769, Dupont de Nemours a publié en 9 parties successives la première histoire de la pensée économique au monde. Dans la première livraison, il présente tout particulièrement les précurseurs de François Quesnay et les premiers travaux du maître de la Physiocratie.
L'Abrégé de la Physiocratie par Dupont de Nemours est l'un des meilleurs textes de base issus de l'école de François Quesnay. A. Dubois dira à ce titre : « Qui voudrait faire connaître la Physiocratie à des débutants, par la lecture d'une source originale, ne saurait trouver mieux que ce petit livre. »
Deux pièces tirées de la correspondance de François Quesnay sont relatives au Tableau économique et en éclairent la signification et la portée. Nous avons cru intéressant de les republier ici.
XII. Let... LIRE LA SUITE
Plusieurs années après avoir abandonné l’étude des questions économiques et avoir trouvé un repos relatif dans des études mathématiques qui, aux dires de Turgot, ne sont pas pour servir sa gloire, François Ques... LIRE LA SUITE
Dans son introduction aux Œuvres économiques et philosophiques de F. Quesnay (1888), August Oncken propose les raisons pour lesquelles, selon lui, le réexamen des doctrines de Quesnay est devenu nécessaire. C'e... LIRE LA SUITE
La question du taux de l'intérêt a longtemps agité les économistes. Avant Turgot (Mémoire sur les prêts d'argent, 1769), seul Vincent de Gournay semble avoir soutenu la thèse de la liberté absolue de l'intérêt ... LIRE LA SUITE
Grands bâtisseurs de la doctrine du libéralisme économique, les Physiocrates ont été aussi d'ardents défenseurs de la paix, à une époque où la guerre apparaissait comme un horizon indépassable.