La protection du mouton national
Dans ce court article publié en 1890, Ernest Martineau prouve que ce n’est pas sans fruit qu’il a pâli sur les ouvrages de Frédéric Bastiat. Avec vivacité et à-propos, il s’élève malicieusement le défenseur du mouton national — ce mouton, ce n’est autre que le bon consommateur que l’on spolie, que l’on pille, et sur le dos duquel les gros industriels et grands propriétaires s’enrichissent à l’abri des protections douanières. « Va, pauvre bête », dit-il alors, « nous qui savons tes maux et qui y compatissons, qui avons vu combien tu as été tondu dans le passé et qui voyons comme on s’apprête à te tondre de nouveau de plus en plus, jusqu’à t’écorcher, si tu souffres en silence, nous crierons pour toi. »