La Normandie, vivier du libéralisme français — Turgot, Tocqueville, et bien d’autres

La Normandie peut s'enorgueillir d'avoir été à l'origine de quelques-uns des plus grands noms du libéralisme français. Pierre de Boisguilbert, l'abbé de Saint-Pierre, Turgot, Dupont de Nemours, Alexis de Tocqueville, Frédéric Passy ou Paul Leroy-Beaulieu partagent de mêmes origines, que Benoît Malbranque, chercheur à l'Institut Coppet, dévoile et investigue dans cette nouvelle vidéo.

Laissons Faire, n°43, mars 2022

Au programme de ce nouveau numéro : Les Gaulois étaient-ils libéraux ?, par Benoît Malbranque. — Lettre sur la paix, par Frédéric Passy (1867). — Le problème du pétrole en France. Discussion à la Société d’économie politique (1928). — Les débuts de la guerre de sécession américaine, par Henri Baudrillart (1861). — Recension critique : Carole Dornier, La Monarchie éclairée de l’abbé de Saint-Pierre. Une science politique des modernes, Voltaire Foundation, University of Oxford, 2020, 429 pages. 

La crémation

Après avoir défendu à la tribune cette cause qui était pour lui une conviction, et qu’il matérialisera lui-même par ses dernières volontés, Frédéric Passy prenait la parole en 1895 devant la Société de crémation, pour cette pratique de l’incinération qu’il défendait contre les dangers sanitaires des enterrements. Naturellement, dans cette cause, il invoquait la liberté, non la contrainte : il voulait rendre autorisée cette pratique mal considérée par quelques églises officielles, fondant son espoir dans la tolérance et la promotion des idées.

L’interdiction de la pornographie est-elle contraire aux principes du libéralisme ?

En 1891, la Société d'économie politique met à l'ordre du jour la question de la littérature pornographique. Tous les membres présents, dont Léon Say et Frédéric Passy, se prononcent pour l'interdiction. Cette curieuse unanimité illustre les limites de l’adhésion des économistes du XIXe siècle à l’interprétation pleine et entière du laissez-faire laissez-passer.

Lettre sur la paix

Quelques années avant la guerre franco-prussienne de 1870, les difficultés s’amoncellent déjà et font craindre à l’horizon la rupture de la paix. Pour Frédéric Passy, plus tard premier Prix Nobel de la paix (1901), l’heure est urgente : il faut, dit-il, se liguer pour la paix, promouvoir l’idée de la paix et la faire dominer les esprits, si l’on veut s’épargner les désastres de la guerre.

Utilité de l’enseignement des notions de la science économique aux jeunes filles

L’économie politique est la science qui traite des prix, des salaires, des impôts, des échanges, et en somme des interactions humaines : elle est par conséquent utile à connaître pour tous les hommes, et aussi pour les femmes, auxquelles ces questions ne peuvent être indifférentes, ainsi que tâche de le démontrer Frédéric Passy dans cette conférence préliminaire d’un cours d’économie politique, en 1870.

L’Ancien Régime et le nouveau

Dans sa recension de l’Ancien régime et la Révolution de Tocqueville (1856), Frédéric Passy salue avant tout l’œuvre de l’historien impartial et consciencieux, qui met au jour des documents nouveaux, et inaugure une nouvelle interprétation de la Révolution. Il trouve encore dans ce livre la justification des doctrines de liberté que propagent aussi l’économie politique.

Du développement des travaux publics en temps de crise comme moyen d’en atténuer les effets

Réunie le 5 avril 1883, la Société d’économie politique examine la question du recours à l’État entrepreneur de travaux publics, comme ressource en temps de crise. La plupart des membres qui s’y expriment soutiennent, comme Frédéric Passy, que cette intervention est malavisée, coûteuse et inefficace, et que les crises ne se liquident bien que d’elles-mêmes.
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L’avenir de l’Europe

Conférence de l'infatigable pacifiste, Frédéric Passy, en 1895, lucide et visionnaire. « Le présent, vous le connaissez : toute la population valide de l'Europe se préparant à se massacrer mutuellement ; personne, il est vrai, ne voulant attaquer, tout le monde protestant de son amour de la paix et de sa résolution de la maintenir, mais tout le monde sentant qu'il suffit de quelque incident imprévu, de quelque accident impossible à prévenir pour que d'un moment à l'autre l'étincelle tombe, sur ces amas de matières inflammables qu'on amoncelle imprudemment sur les champs et sur les routes, et fasse sauter, pour ainsi dire, l'Europe tout entière. »

Le libéralisme officiel à l’Académie des sciences morales et politiques

L’Académie des sciences morales et politiques a accompagné la croissance et le développement du libéralisme français pendant près d’un siècle, et aujourd’hui ses volumes de Séances et travaux sont d’une lecture instructive et enrichissante pour ceux qui aspirent à marcher sur les traces des esprits supérieurs qui y siégèrent. Cependant cette histoire et cet héritage n’est pas sans ambiguïtés. Tous ces auteurs qui ont œuvré pour la liberté du travail et de la pensée ont constitué une aristocratie de l’intelligence, à l’abri de privilèges et de dotations publiques. S’ils ont accompagné le progrès, en promouvant de leur place des réformes utiles, ils l’ont peut-être aussi entravé, en donnant à leur libéralisme un caractère officiel, et en limitant les potentialités d’institutions concurrentes, qui auraient mûri sous l’atmosphère vivifiante de la liberté.    

Réponse à M. Léon Say

Dans le Journal des économistes de septembre 1884, Ernest Martineau avait réclamé contre le libellé d’une question à la Société d’économie politique, portée par Léon Say, sur le motif qu’elle se fondait sur le postulat erroné que la liberté produit des torts, qu’il peut être dès lors souhaitable ou nuisible de combattre. Léon Say ayant répondu entre temps que son opinion n’était pas que la liberté produit des torts, Martineau peut se féliciter de cet accord sur ce point qu’il considère comme important.

L’alcool et l’alcoolisme vus par les libéraux français

Au XIXe siècle, les libéraux français assistent à l’accroissement d’un mal social particulièrement pernicieux : l’alcoolisme. Face à cette menace, ils proposent des solutions fondées principalement sur l’initiative individuelle et l’association volontaire. Si un débat existe parmi eux sur le recours à l’État et à l’impôt, ils se retrouvent à l’unisson pour combattre les projets de prohibition ou de monopole de l’alcool.

Chronique (Journal des économistes, décembre 1882)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de décembre 1882, la progression du budget en France, la construction du Tunnel sous la manche, la colonisation française en Algérie et l’expropriation des terres des indigènes, et l’excellente situation financière des États-Unis.

Chronique (Journal des économistes, février 1903)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de février 1903, le défaut des traités de commerce, les frais croissants de la guerre, le rôle de l’État jugé par Henry Maret, et les injustices européennes commises en Algérie.

L’impôt doit-il redresser les torts de la liberté ?

Le 5 juillet 1884, la Société d’économie politique avait ouvert une discussion sur la question : « L’impôt doit-il redresser les torts de la liberté? » Pour Ernest Martineau, disciple de Bastiat et adepte d’un libéralisme radical et optimiste, la question elle-même est une aberration, comme il s’en explique dans les colonnes du Journal des économistes. La liberté ne fait pas de torts : elle est la justice, le droit ; ses effets n’ont donc pas à être « redressés ».

Des résultats de la liberté de la boucherie et de la boulangerie

En 1863, un décret donne une première forme de liberté au commerce de la boulangerie, alors prisonnier de règlements d’autorité hérités de l’Ancien régime et de la Révolution. Quatorze ans plus tard, Yves Guyot retrace les résultats pratiques de cette libéralisation devant la Société d’économie politique. Du point de vue des prix et de la qualité du pain, il semble, analyse-t-il, que le régime de la liberté ait effectivement apporté des bienfaits qu’on aurait vainement attendu des règlements et de la fixation des prix par l’autorité.

Les faits qui se sont produits depuis quarante ans justifient-ils les conclusions du pamphlet de Bastiat, Baccalauréat et socialisme ?

En 1894, après un long développement du socialisme en France et des réformes diverses faites à l’enseignement public, la Société d’économie politique pose la question de l’actualité du texte de Bastiat, Baccalauréat et socialisme. L’enseignement classique élève-t-il en nombre des socialistes ? La suppression du baccalauréat est-elle toujours une réforme nécessaire et urgente ? Telles sont quelques-unes des questions posées par le débat.

Chronique (Journal des économistes, décembre 1906)

Chaque mois, entre  1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de décembre 1906, la baisse de la natalité en France, la privatisation souhaitable de la téléphonie, les persécutions des Japonais aux États-Unis, et la proscription de l’opium en Chine.

Les libéraux français et la question de l’avortement

Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque. — Extrait du premier volume, en préparation. Article ‘Avortement’. — « Il est indispensable, pour l’honneur de la société moderne et le salut de la France », écrivait par exemple Paul Leroy-Beaulieu en 1913, « de châtier méthodiquement et efficacement l’avortement au moins autant qu’on châtie soit le vol, soit les coups et blessures. »

Table complète des chroniques de Gustave de Molinari dans le Journal des économistes

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. En voici le sommaire complet, qui permettra de retrouver facilement les livraisons dans lesquelles Molinari a traité de certaines questions que d'aucuns pourraient vouloir approfondir particulièrement : par exemple l'antisémitisme, la question de l'Alsace-Lorraine, la colonisation, le féminisme, l'immigration, l'anarchisme, entre nombreux autres.