Les chemins de fer constituent-ils un monopole naturel ?

Devant la Société d’économie politique (1883), le socialiste Charles Limousin détaille les raisons pour lesquelles, selon lui, l’industrie des chemins de fer doit échapper à la fois à la liberté absolue et à la mainmise absolue de l’État, qui serait du communisme (qu’il repousse), et il finit par recommander des dispositions spéciales pour les employés actuels de la régie des chemins de fers français. Le reste de l’assemblée ne se prononce pas sur le premier point, malgré les oppositions connues de certains ; mais sur le second, le droit commun est préféré.

Y a-t-il lieu, pour parer aux dangers de l’alcoolisme, de restreindre la liberté du commerce des boissons ?

Devant les progrès de l’alcoolisme, les sociétés de tempérance et la force des gouvernements offraient deux réponses assez distinctes. Étudiant la question en 1885, les libéraux de la Société d’économie politique ne se montrent guère favorable à une prohibition ; mais les bornes exactes de l’intervention de l’autorité font débat. Selon les uns, l’État peut légitimement contrôler le nombre des débitants de boissons alcoolisés, et il peut surveiller la production des alcools les plus dangereux ; pour d’autres, en dehors de prononcer une interdiction aux mineurs et de sanctionner les fraudes, l’État doit rester en retrait. « Il est souverainement injuste, dit notamment Arthur Raffalovich, de donner à une majorité le droit de contrôler les goûts de la minorité et de la priver de l’usage modéré des boissons, parce qu’il y a des ivrognes. »

Quand le libéralisme français se saisissait de la question des femmes

Dans la préface de la réédition que l'Institut Coppet publie ce mois-ci du livre de Paul Leroy-Beaulieu, Le Travail des Femmes au XIXe siècle (1873), Benoît Malbranque présente la période de publication de cet ouvrage comme marquant un point de bascule dans l'histoire du libéralisme français : auparavant, la question des femmes est traitée avec dédain ; vers 1870 cependant, on s'en occupe comme d'une question politique importante, digne d'intérêt, et dans un sens qui sera plus tard celui des authentiques libéraux féministes, comme Yves Guyot.

Table des articles de la 3e série du Journal des économistes (1866-1877)

L'Institut Coppet poursuit la mise au net de la table complète des articles de cette publication classique dans l'histoire du libéralisme français qu'est le Journal des économistes (1841-1940), avec l'ajout du contenu de la 3e série, couvrant les années de 1866 à 1877. Celle-ci vient s'ajouter aux deux séries déjà présentes sur notre site dans la zone bibliographie. — Cet outil, une fois complet, permettra de retrouver les articles consacrés à chaque thématique dans cette grande revue de référence.

La place des femmes est-elle au foyer de la famille ou dans l’atelier ?

Dans sa réunion du 5 juin 1884, la Société d’économie politique met à l’étude la question du travail des femmes. Dans leur écrasante majorité, les orateurs font valoir les uns après les autres que la vraie place de la femme est au foyer, et que la famille, cet élément clé de la civilisation, est mise en danger par l’entrée massive des femmes dans le monde du travail.