Chronique (Journal des économistes, mai 1895)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de mai 1895, les manifestations du 1er mai en France et en Belgique, l’accroissement des dépenses publiques par les administrations locales, et les démêlés entre l’Espagne et Cuba.

Chronique (Journal des économistes, avril 1883)

Chaque mois, entre  1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison d’avril 1883, le fonctionnement des sociétés de secours de mutuels et des caisses de retraites subventionnées, le développement du socialisme d’État en Angleterre, les évolutions du tarif des douanes aux États-Unis et en Espagne, et la nouvelle loi sur la spéculation financière.

La responsabilité des accidents du travail

Dans cet article, Gustave de Molinari étudie les propositions discutées alors à la chambre des députés concernant la responsabilité des accidents du travail. Jusqu’alors, l’ouvrier trouvait dans le Code (article 1382) un recours contre les accidents dont il était victime et dont on pouvait prouver la responsabilité de l’industriel ; et pour compenser le risque pris, il pouvait compter dans les industries réputées dangereuses sur des salaires sur-haussés. La loi en discussion, copiant servilement le modèle allemand, veut renverser tout cela, et placer, devant l’État assureur obligatoire, l’industriel en position de coupable systématique — au risque de transformer l’ouvrier en pupille, et l’État en maître. Dangereuse dans ses résultats, cette loi a même, dit Molinari, des incohérences terribles et honteuses, comme d’inciter au célibat par un déséquilibre des primes.

Edmond About

Romancier, auteur touche-à-tout, propagandiste des idées libérales pour le grand public, Edmond About (1828-1885) jouit aujourd’hui d’une célébrité en demi-teinte. Ses romans, lus surtout par un jeune public, sont fréquemment réédités ; mais la partie doctrinale de son œuvre, faite de livres comme Le Progrès (1864) ou l’ABC du travailleur (1868), est tombée dans l’oubli, malgré la force des idées libérales qu’ils contiennent et leur style entraînant. Dans l’étude qui suit, la contribution d’About au libéralisme français est étudiée pour la première fois avec profondeur et sur la base de documents inédits.

La limitation de l’immigration étrangère

À la Société d’économie politique, en juin 1888, la question de l’immigration étrangère en France produit, de manière assez rare, une parfaite unanimité. Tous les orateurs se prononcent en faveur de l’immigration libre, remarquant que l’immigrant apporte un capital et un savoir-faire et qu’il s’emploie dans des métiers rejetés par les nationaux. Deux précautions semblent toutefois devoir être prises, disent les orateurs : l’une, par le contrôle du casier judiciaire, qui permette d’éviter l’afflux d’une immigration de délinquants ; l’autre, par la domiciliation des secours, pour éviter que les étrangers ne viennent émarger en trop grand nombre au budget de la charité publique.

Chronique (Journal des économistes, 1888)

Chaque mois, entre  1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme, dans cette livraison de juin 1888, le protectionnisme aux États-Unis, le travail des femmes, la réforme du droit pénal, et bien d’autres sujets.

L’État doit-il se substituer aux particuliers pour introduire dans le pays une industrie que l’initiative privée, par oubli ou calcul, n’y acclimate pas ?

Au moins depuis Frédéric Bastiat, les libéraux français ont été solidement attachés au libre-échange, et adversaires du protectionnisme. Mais ce courant ayant ses sensibilités, l’attachement au libre-échange n’était pas, chez tous, inconditionnel : ainsi, à la Société d’économie politique, la question de la protection des industries naissantes (éternel bastion de repli du protectionnisme battu) est source en 1890 d’une légère division.

La question des jeux (1872)

« La loterie, quelque bien réglementée qu'on la suppose, a toujours été, elle sera toujours la glorification de la chance, c'est-à-dire la déconsidération du travail et de l’ordre. En détournant de l'application, de l'économie, de la vie régulière, elle accoutume à attendre la fortune, comme une manne, d'autre chose que des efforts qui la conquièrent et la conservent ; elle abaisse les hommes en les poussant à convoiter plus qu'à mériter. Elle les porte à l'oisiveté, à l'impatience, aux comparaisons injustes et envieuses ; à l'irritation quand la roue leur est contraire, à la dissipation quand elle leur est favorable, à l'imprévoyance et à l'irréflexion toujours. Elle engendre, en un mot, les habitudes les plus opposées à la prospérité publique comme à la prospérité particulière, les plus déplorables au point de vue du bonheur domestique et de la tranquillité sociale. »

Affaire Dreyfus

Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque AFFAIRE DREYFUS. Lorsque la célèbre affaire Dreyfus éclata, à la toute fin du XIXe siècle, la position de tolérance des libéraux français ... LIRE LA SUITE

Adultes

Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque ADULTES. Selon la définition courante, les adultes sont des individus parvenus à leur plein développement biologique, et qui sont considér... LIRE LA SUITE

Abandon d’enfants

Dictionnaire de la tradition libérale française ABANDON D’ENFANT. La question de l’abandon ou de l’exposition des enfants (on parle aussi d’enfants trouvés) sera pleinement traitée dans une sous-partie de l’ar... LIRE LA SUITE

Les chemins de fer constituent-ils un monopole naturel ?

Devant la Société d’économie politique (1883), le socialiste Charles Limousin détaille les raisons pour lesquelles, selon lui, l’industrie des chemins de fer doit échapper à la fois à la liberté absolue et à la mainmise absolue de l’État, qui serait du communisme (qu’il repousse), et il finit par recommander des dispositions spéciales pour les employés actuels de la régie des chemins de fers français. Le reste de l’assemblée ne se prononce pas sur le premier point, malgré les oppositions connues de certains ; mais sur le second, le droit commun est préféré.

Y a-t-il lieu, pour parer aux dangers de l’alcoolisme, de restreindre la liberté du commerce des boissons ?

Devant les progrès de l’alcoolisme, les sociétés de tempérance et la force des gouvernements offraient deux réponses assez distinctes. Étudiant la question en 1885, les libéraux de la Société d’économie politique ne se montrent guère favorable à une prohibition ; mais les bornes exactes de l’intervention de l’autorité font débat. Selon les uns, l’État peut légitimement contrôler le nombre des débitants de boissons alcoolisés, et il peut surveiller la production des alcools les plus dangereux ; pour d’autres, en dehors de prononcer une interdiction aux mineurs et de sanctionner les fraudes, l’État doit rester en retrait. « Il est souverainement injuste, dit notamment Arthur Raffalovich, de donner à une majorité le droit de contrôler les goûts de la minorité et de la priver de l’usage modéré des boissons, parce qu’il y a des ivrognes. »

Quand le libéralisme français se saisissait de la question des femmes

Dans la préface de la réédition que l'Institut Coppet publie ce mois-ci du livre de Paul Leroy-Beaulieu, Le Travail des Femmes au XIXe siècle (1873), Benoît Malbranque présente la période de publication de cet ouvrage comme marquant un point de bascule dans l'histoire du libéralisme français : auparavant, la question des femmes est traitée avec dédain ; vers 1870 cependant, on s'en occupe comme d'une question politique importante, digne d'intérêt, et dans un sens qui sera plus tard celui des authentiques libéraux féministes, comme Yves Guyot.

Table des articles de la 3e série du Journal des économistes (1866-1877)

L'Institut Coppet poursuit la mise au net de la table complète des articles de cette publication classique dans l'histoire du libéralisme français qu'est le Journal des économistes (1841-1940), avec l'ajout du contenu de la 3e série, couvrant les années de 1866 à 1877. Celle-ci vient s'ajouter aux deux séries déjà présentes sur notre site dans la zone bibliographie. — Cet outil, une fois complet, permettra de retrouver les articles consacrés à chaque thématique dans cette grande revue de référence.

La place des femmes est-elle au foyer de la famille ou dans l’atelier ?

Dans sa réunion du 5 juin 1884, la Société d’économie politique met à l’étude la question du travail des femmes. Dans leur écrasante majorité, les orateurs font valoir les uns après les autres que la vraie place de la femme est au foyer, et que la famille, cet élément clé de la civilisation, est mise en danger par l’entrée massive des femmes dans le monde du travail.