Les colonies et la politique coloniale de la France

En 1865, la parution d’un ouvrage sur ce thème est l’occasion pour Michel Chevalier d’engager devant l’Académie des sciences morales et politiques, où les libéraux sont majoritaires, une discussion sur les colonies et la politique coloniale de la France. Au sein de ce cercle du libéralisme officiel, le scepticisme envers le bien-fondé de la colonisation ne trouve pas de place : l’un après l’autre, les orateurs, tous célèbres pour leur contribution au libéralisme, étudient les raisons pour lesquelles la France peine encore à développer ses colonies, toujours d’après un présupposé partagé, que la colonisation est une visée noble pour la France.

Préface au guide de l’exposition coloniale

À l’Exposition universelle de 1889, les colonies françaises sont aussi à l’honneur : on présente les productions économiques locales et met en scène des habitants colonisés dans leur costume typique. Pour Paul Leroy-Beaulieu, c’est une image touchante et belle, qui illustre la grande mission colonisatrice de la France. Toutefois, dit-il, la colonisation française doit suivre une toute autre route qu’elle n’a fait jusqu’à présent : il faut respecter l’indigène et ses usages, introduire la décentralisation, etc. C’est ce programme qu’il expose en quelques lignes, dans la préface du guide de l’exposition coloniale.